Alors que, selon les économistes, le pays traverse une crise économique, le chef de l’État Evariste Ndayishimiye indique que le contrôle de la Banque centrale par la présidence a pour objectif de suivre de près tous les transferts monétaires qu’elle effectue. Toutefois, l’OLUCOME demande plutôt l’indépendance de la BRB.
À l’occasion du 60e anniversaire de la BRB ce vendredi 13 décembre 2024, le président Evariste Ndayishimiye a dénoncé de nouveau des agents de l’État caractérisés par l’esprit de corruption ou la mauvaise gestion de la chose publique. Le président Ndayishimiye a expliqué que c’est pour cette raison que la gestion de la BRB a été placée sous son contrôle, afin de suivre tous les mouvements de fonds au sein de la banque.
« Cela fait quelques jours que les relations étaient tendues entre moi et le ministère des Finances. La seule cause en était que la BRB n’est pas contrôlée par le ministère. Avant, le ministère pouvait autoriser, comme il le souhaitait, tout mouvement d’argent. Vous avez vu, par exemple, l’argent débloqué pour le barrage de Mpanda, qui n’a servi à rien. Le ministère a donné toute la somme sans que le barrage ne soit construit. Le ministre a accepté que l’argent soit débloqué et a ordonné à la BRB de remettre la totalité des fonds. Depuis ce moment, certaines personnes ont commencé à se lamenter, prétendant que je m’ingère dans leurs affaires. Y a-t-il un service que le chef de l’État ne contrôle pas ? » a demandé le président Ndayishimiye.
De son côté, l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques, OLUCOME,attribue la crise économique que connaît le pays depuis plus de trois ans au contrôle de la BRB par la présidence, parmi d’autres causes multiples.
Dans une déclaration faite en novembre dernier, le président de l’OLUCOME, Gabriel Rufyiri, a proposé l’indépendance de la Banque centrale (BRB) comme l’une des solutions urgentes à la crise : « Il faut d’abord que le chef de l’État rende à la Banque centrale son indépendance, comme avant, pour que les rares devises disponibles soient gérées dans la transparence, et que cela ne profite pas uniquement aux grands hommes d’affaires. C’est ce que nous observons aujourd’hui », a-t-il déploré.
Face à cette crise économique, exacerbée par la pénurie de produits pétroliers, le président Ndayishimiye justifie son origine par la « propagande » de certaines personnes, qu’il n’a toutefois pas souhaité identifier. Selon lui, ce sont ces personnes qui affirment que le pays est pauvre, alors que ce n’est pas le cas, et que les taxes font partie des causes de la crise.
Le chef de l’État a ainsi interpellé les Burundais et Burundaises à augmenter la production, afin d’accroître les exportations et de renforcer les réserves de devises du pays.
Les propos du chef de l’État sur la gestion de la BRB surviennent quelques jours après la nomination d’un nouveau ministre des Finances et d’un nouveau directeur général de l’OBR (Office Burundais des Recettes), ainsi que la révélation, début décembre, de la disparition de plus de 110 milliards de francs burundais au sein de l’OBR, sur une période de quatre mois.
Le président Evariste Ndayishimiye révèle la raison du contrôle de la BRB par la présidence
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