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Les théiculteurs lancent un cri d’alarme

Réunis au sein de la confédération Nationale des Associations des théiculteurs (CANTHE), les théiculteurs burundais expriment leur inquiétude quant à l’avenir de la culture du thé au Burundi, au regard des défis auxquels ils font face. Pour eux, quelques propositions pourraient sauver cette culture très importante pour le pays.

Dans leur lettre du 24 décembre 2024 adressée au Président de la République, ces théiculteurs, représentant de tous les complexes théicoles du Burundi (Teza, Tora, Jenda, Rwegura et Buhoro), fondent leur inquiétudes sur principalement deux éléments : d’une part, le faible coût au kilogramme de feuilles vertes (350 Fbu/kg), au regard du prix des autres produits agricoles, vivriers ou d’exportation, et d’autre part, le manque de carburant pour transporter les feuilles des plantations vers les usines de transformation entraîne la rupture du cycle de cueillette et partant la rupture de toute la chaine de production.

« Si ces deux principaux éléments ne trouvent pas une solution, les gens vont désintéresser à la culture du thé, au pire le déraciner au profit d’autres cultures plus rentables », mettent-ils en garde dans leur lettre au Président.

Un grand manque à gagner, inquiétude de l’OTB

Hormis la préoccupation des théiculteurs, le manque de carburant inquiète l’Office du Thé du Burundi (OTB.) Le directeur général, Gilles Mukundwa alerte sur une paralysie imminente de l’Office, si rien n’est fait pour approvisionner les usines en carburant.

 Pour exprimer le manque à gagner à la suite de cette situation, le syndicat des travailleurs de la filière du thé fait savoir que les jours de cueillette ratés dans les 5 usines de l’OTB du 2 juillet au 30 novembre 2024, ont valu à l’OTB une perte de 3 389 tonnes de feuilles vertes, soit environ 737 tonnes de thé sec d’une valeur de 1 842 000 dollars, l’équivalant d’environ 5,5 milliards de FBU.

Pour redresser la situation, la Confédération Nationale des Associations des théiculteurs demande instamment l’Etat de revoir à la hausse le prix au kilogramme de feuilles vertes, et fournir en suffisance du carburant à l’OTB, ou tout au moins lui accorder le droit de faire ses propres importations car c’est une structure qui fait rentrer des devises.

La filière thé est l’une des principales pourvoyeuses de devises, et le thé du Burundi est hautement compétitif au niveau international, en termes de qualité.

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