Alors que plusieurs producteurs de la colline Kirama se félicitent des bons rendements obtenus grâce aux variétés améliorées, certains déplorent les performances médiocres de la variété Bazooka, sujette à la pourriture. Face à ces constats, ils plaident pour un accès facilité aux semences de qualité et aux intrants agricoles afin d’améliorer durablement la production.
Ces producteurs agricoles de la colline Kirama, dans la commune et province de Makamba, se réjouissent du rendement agricole en maïs.
« Avant, nous semions la variété dite locale, mais la récolte n’était pas bonne. Actuellement, nous utilisons des variétés améliorées et il n’y a pas de problèmes. » précise O.P.
Cependant, ceux qui ont utilisé la variété Bazooka regrettent que la production ne soit pas satisfaisante.
« Le rendement de la variété Bazooka est médiocre. La production issue de cette variété n’est pas bonne, car elle pourrit. Quant à la variété Pan, elle pourrit si elle n’a pas été bien suivie et si les grains n’ont pas été correctement séchés, à moins qu’elle ne pourrisse déjà dans les champs. En revanche, ceux qui ont semé la variété Pan ne se plaignent pas. Il y a aussi la variété Burakeye, et ceux qui l’ont utilisée affirment avoir obtenu un bon rendement. » regrette E.L.
Ces producteurs agricoles estiment que les récoltes peuvent bien se conserver.
« Il faut assurer un bon suivi lors du séchage, notamment en période de pluie. Mais lorsque le soleil brille, il n’y a pas de problème, car les grains sèchent facilement. Ensuite, nous conservons la récolte dans des hangars, en y pulvérisant des produits phytosanitaires. » ajoute M.Y.
Ils encouragent d’autres producteurs à utiliser des variétés améliorées.
« Nous recommandons l’utilisation de semences améliorées, car les anciennes variétés ne produisent pas beaucoup. La production agricole est bien meilleure avec des variétés améliorées. Là où l’on a semé la variété locale et là où l’on a semé une variété améliorée, la différence est évidente : les variétés améliorées offrent un rendement plus élevé. » insiste T.R.
Ces agriculteurs plaident donc pour la mise à disposition, en temps voulu, des semences et des intrants agricoles.
« Le gouvernement devrait fournir les semences et les intrants agricoles à temps, afin que nous puissions semer le plus tôt possible. Cela permettrait d’améliorer la production et d’obtenir des rendements plus élevés que ceux que nous avons actuellement. » demande P.D.
Lorsqu’il était invité à la chambre basse du Parlement jeudi dernier, le ministre en charge de l’Agriculture, Prosper Dodiko, a réagi à ces préoccupations.
« Nous prenons en compte les inquiétudes de la population. Nous disposons de semences conservées, et il existe d’autres variétés performantes que les agriculteurs n’utilisent pas encore. Nous comptons mener des campagnes de sensibilisation pour leur faire savoir que le Burundi produit aussi de bonnes semences. Le maïs dit local ne présente aucun problème », a répondu le ministre.
Selon ces producteurs agricoles, ceux qui ont semé la variété Bazooka devraient la récolter le plus tôt possible, avant la maturité complète du maïs.La dissémination des variétés améliorées de maïs au Burundi a débuté en 1964, après des recherches menées par l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi.