Grâce à des transferts monétaires ciblés et un accompagnement structuré, le programme Merankabandi II transforme la vie de milliers de familles au Burundi. Lancée avec le soutien de la Banque mondiale, cette initiative nationale de protection sociale permet à de nombreux ménages de sortir peu à peu de l’extrême pauvreté.
Le projet Merankabandi II apporte un souffle nouveau à des milliers de familles en situation de grande précarité. Grâce à des transferts monétaires ciblés, les bénéficiaires reprennent de l’espoir et bâtissent de nouveaux projets de vie.
Comme le souligne le coordonnateur national M.Michel Nyabenda,il s’agit d’un programme national de protection sociale, mis en place pour soutenir les ménages les plus pauvres au Burundi. Il combine des aides financières régulières à des mesures d’accompagnement destinées à renforcer l’autonomie économique des familles.
Aujourd’hui, plus de 250 000 personnes, dont 6 000 réfugiés, bénéficient déjà de ce soutien à travers le pays. Financé par la Banque mondiale à hauteur de 200 millions de dollars américains, le projet, d’abord lancé dans quatre provinces pilotes, est désormais en cours d’extension vers 14 autres provinces du Burundi.
Des vies transformées : paroles de bénéficiaires
Au-delà des chiffres, les témoignages transmettent l’impact concret du projet sur les familles bénéficiaires.
Dans la commune de Giheta, Salvator Bimenyimana raconte :
« La pauvreté extrême avait détruit ma famille. Nous n’avions ni maison, ni nourriture, ni terres à cultiver. J’ai fini par fuir, incapable de faire face. Ma femme, seule avec les enfants, ne pouvait plus subvenir à leurs besoins.
Mais quand je suis revenu, notre famille avait été sélectionnée pour Merankabandi. Dès le premier paiement, tout a changé. »
Nduwimana Francine Shatanya, mère de cinq enfants, partage aussi un parcours inspirant :
« Avant, je faisais des ménages pour survivre. Aujourd’hui, grâce au projet, j’ai un petit élevage de porcs, des machines à coudre, mon propre atelier. Je forme d’autres femmes et je les paie.
Mes enfants vont à la maternelle, nous avons des jardins potagers. Je fais partie d’une coopérative qui nous permet d’épargner et d’obtenir des crédits. »
Elle souligne toutefois un défi majeur : le manque de marchés pour écouler leurs productions agricoles et artisanales, ce qui freine leur progression économique.
Un espoir, mais encore beaucoup de besoins
Selon M.Michel Nyabenda, le coordonnateur national, le projet Merankabandi II est aujourd’hui reconnu comme un levier essentiel dans la lutte contre l’extrême pauvreté au Burundi. Toutefois, le nombre encore limité de bénéficiaires demeure une souffrance majeure. Des milliers d’autres familles vulnérables, non encore intégrées au programme, attendent toujours une aide concrète.
Le programme représente néanmoins un pas important vers un système de protection sociale inclusif et durable, capable de répondre aux défis socio-économiques du pays.