Depuis environ 5 ans, les producteurs de la commune de Mugongo-Manga sont confrontés à une peste qui dégrade les plantations de pommes de terre, réduisant les récoltes de manière significative. Les produits phytosanitaires, nécessaires pour lutter contre la maladie, sont hors de portée pour une grande partie de la population en raison de leur coût élevé, ce qui affecte particulièrement les agriculteurs à faibles revenus. L’administration communale, reconnaît la situation et encourage les producteurs à l’adoption de cultures alternatives.
Les producteurs rencontrés sur les différentes collines en zone Ijenda, commune de Mugongo-Manga, racontent que la peste fait rage dans les champs depuis environ 5 ans. La plante commence à se dessécher, puis c’est le pourrissement des racines qui s’ensuit. “Ces plantes se dessèchent et ces parasites peuvent faire pourrir les tubercules-mères ainsi que les racines. Dans ce cas, il n’y a pas de récolte, alors que j’estimais la récolte à 50 kg ; en réalité, elle sera de 20 ou 10 kg”, souligne P.K.
Cela étant, les produits phytosanitaires ne sont pas à la portée de tout le monde dans cette commune. Les résidents déplorent un prix élevé, non proportionnel à leurs revenus. Les producteurs dont les champs sont déjà touchés par cette maladie sont découragés et n’ont actuellement pas d’enthousiasme pour la culture de la pomme de terre en raison des pertes subies. Ils estiment que certains ménages risquent de renoncer à cette culture si rien n’est fait dans l’immédiat pour lutter contre la maladie. “Ces produits phytosanitaires sont disponibles, ce sont ces derniers qui sont pulvérisés dans ces champs-là. Cela dépend des moyens. Je ne suis pas en mesure d’acheter ces produits à cause des faibles ressources. C’est pourquoi ces cultures se dessèchent pour les personnes à faibles revenus, mais pour ceux qui ont des moyens, ils peuvent récolter un peu”, se lamente N.M.
L’administrateur de la commune de Mugongo-Manga, madame Consolate Ndayisaba, n’a pas nié les faits et exhorte ceux qui ne peuvent pas se procurer des produits phytosanitaires à s’adapter autrement, par exemple en cultivant d’autres plantes résistantes aux maladies bactériennes. “Certains vont arrêter de cultiver des pommes de terre, malgré la disponibilité des produits phytosanitaires, car leur prix est exorbitant”, a-t-elle précisé.
La pomme de terre est l’une des principales cultures de base dans la région naturelle de Mugamba, où se situe la commune de Mugongo-Manga. Cependant, le coût de ce produit n’a cessé d’augmenter depuis environ 5 ans. Selon nos sources, le prix du kilo de semences de pomme de terre est actuellement de 5 000 francs burundais, tandis que celui destiné à la consommation dépasse les 2 700 francs burundais.