Confrontée à de nombreux défis tels que les pratiques agricoles intensives et l’exploitation des eaux de la rivière Ruvubu, une politique claire s’avère nécessaire.
Situé au sud du Burundi, sur le mont Gikizi en commune Rutovu de la province de Bururi, à 104 km de la capitale économique Bujumbura, le mont Gikizi se trouve sur la crête Congo Nil qui sépare les deux bassins, à savoir le bassin du Nil et le bassin du Congo. “La source la plus méridionale du Nil a été découverte en 1930 par l’allemand, l’explorateur Docteur Burkhurtt. Au Burundi, avant de devenir le long fleuve d’Afrique, il devient d’abord la rivière Ruvyironza, puis Ruvubu. Une fois arrivée au Rwanda, la rivière Ruvubu change de nom pour devenir Kagera. C’est cette même rivière qui se jette dans le lac Victoria, et prolonge jusqu’au sud du Soudan dans le lac Albert. Arrivant au Soudan, c’est la mer de la montagne, avant de se jeter dans la mer Méditerranée, elle transite d’abord par la mer Blanche”, explique Herman Nahimana, guide touristique au niveau de cette source.
Des mesures pour protéger les rivières, dont le Ruvubu
La pratique agricole intensive au Burundi représente une menace croissante pour les rivières, notamment le Ruvubu. La déforestation accrue pour l’expansion des terres agricoles entraîne une augmentation de l’érosion des sols, qui transporte des sédiments et des produits chimiques agricoles vers les cours d’eau. Ces substances nuisent à la qualité de l’eau en altérant son pH et en affectant la biodiversité aquatique. De plus, l’utilisation excessive d’engrais et de pesticides contribue à la pollution des eaux, compromettant ainsi la santé des écosystèmes fluviaux et la disponibilité d’eau potable pour les communautés riveraines. La gestion durable des pratiques agricoles et la sensibilisation aux impacts environnementaux sont essentielles pour préserver la vitalité des rivières comme le Ruvubu et assurer la sécurité alimentaire à long terme.
Depuis 2021, le gouvernement du Burundi a lancé une campagne d’arrachage de tous les arbres qui absorbent plus d’eau autour des sources d’eau.
Pour une politique regroupant les différents pays riverains
Alors que certains pays riverains du fleuve sont souvent en désaccord sur l’exploitation des eaux avec la construction du barrage de la “Renaissance” par l’Éthiopie, certains experts estiment qu’il est nécessaire de tracer des politiques claires pour éviter que cette ressource vitale ne soit exploitée au détriment d’un seul pays. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit s’était réuni le jeudi du 8 juillet à ce sujet à la demande de la Tunisie, membre non permanent au Conseil et représentant du monde arabe, au nom de l’Égypte et du Soudan. L’Éthiopie s’est opposée à cette réunion mais devrait aussi y participer. Ces dernières semaines, le Soudan et l’Égypte ont adressé des lettres à l’ONU demandant une saisine en urgence du Conseil de sécurité.