Privés de terres et frappés par la pauvreté, des ménages autochtones de Rubirizi n’ont pas les moyens d’acheter la carte d’assistance maladie, désormais obligatoire. Face à cette détresse, l’association Action contre la pauvreté vient de distribuer 260 cartes sanitaires et d’ambulance, un geste vital mais dérisoire face à l’ampleur des besoins.
Certains ménages de la zone Rubirizi, commune Ntahangwa, province de Bujumbura, affirment qu’ils ne peuvent pas se faire soigner à l’aide de la carte d’assurance maladie en raison de la pauvreté à laquelle ils font face. Les ménages issus de la communauté autochtone expliquent que leur situation est encore plus difficile, car ils ne disposent pas de terres cultivables, contrairement aux autres Burundais.
Ce jeudi, l’association Action contre la pauvreté (ACP) a octroyé à 260 ménages vulnérables de cette zone la carte d’assistance maladie ainsi qu’une carte d’ambulance, afin de leur permettre d’accéder aux soins de santé.
Des habitants vulnérables de Rubirizi affirment que l’accès aux soins reste compliqué à cause de leurs faibles revenus.
« Nous faisons face à la pauvreté car nous n’avons pas de terres cultivables comme les autres. Tout cela constitue un défi pour nous faire soigner. Comme le président l’a toujours déclaré, il faut que nous aussi nous ayons des terres pour cultiver et faire de l’élevage, afin de nous développer », insiste Gaspard Ntimpirangeza, un autochtone de 46 ans vivant sur la colline Gahwama.
Certains ménages précisent qu’ils survivent grâce à l’argent gagné au jour le jour, ce qui les empêche de s’acheter une carte d’assistance maladie.
Gertrude Nsengiyumva, 38 ans, mère de cinq enfants et résidant sur la colline Rubirizi, témoigne :
« Nous, les autochtones, nos enfants meurent lorsqu’ils tombent malades car nous n’avons pas de carte d’assistance maladie. Nous vivons uniquement de petits travaux journaliers et nous n’avons pas les moyens de faire soigner nos enfants », déplore-t-elle.
Dans le cadre de sa mission de lutte contre la pauvreté, l’ACP a distribué, ce jeudi, 260 cartes d’assurance maladie (CAM) ainsi que des cartes d’ambulance. Son président, Jean Samandari, appelle d’autres organisations disposant de moyens à venir en aide à ces ménages pour qu’ils puissent, eux aussi, se procurer ces cartes.
Depuis février 2025, le gouvernement a rendu obligatoire la carte d’assistance maladie (CAM) pour tout ménage ne disposant pas d’une autre couverture d’assurance, ainsi que pour toute personne âgée d’au moins 18 ans. Cette mesure découle d’une ordonnance conjointe signée par trois ministères : l’Intérieur, les Finances et la Santé publique.
La CAM coûte 3 000 francs burundais. Son utilisation implique une prise en charge de 20 % par l’assuré et de 80 % par l’État ainsi que par ses partenaires au développement impliqués dans la gestion de la CAM.