En cas de disponibilite du carburant, les usagers des motos-taxis à Kayanza continuent de payer des tarifs élevés. Une situation dénoncée par les passagers, qui appellent à une intervention des autorités pour réguler les prix et garantir un transport accessible à tous.
Les plaintes se multiplient parmi les usagers des motos-taxis à Kayanza, aussi bien pour les trajets urbains que pour ceux reliant les localités environnantes. Au cœur de leur mécontentement : la persistance de tarifs jugés excessifs, même lorsque le carburant est à nouveau disponible .
De nombreux passagers affirment que les prix appliqués durant la pénurie n’ont pas été revus à la baisse. Ils appellent la police de la circulation routière à intervenir pour mettre fin à ce qu’ils considèrent comme des pratiques abusives.
Les exemples sont frappants : un trajet qui coûtait auparavant 1 000 francs burundais à l’intérieur de la ville est aujourd’hui facturé entre 3 000 et 5 000 francs. La situation est encore plus préoccupante dans les zones reculées, où les prix ont parfois quadruplé ou quintuplé. Pour les usagers, certains conducteurs profitent de la situation pour maximiser leurs gains, au détriment des clients les plus modestes.
Du côté des conducteurs, les critiques sont nuancées. Mathieu Mazina, président de l’association des conducteurs de motos de la commune de Kayanza, reconnaît que les prix peuvent être ajustés à la baisse lorsque le carburant est disponible. Toutefois, il précise que dans la réalité, les tarifs sont souvent négociés au cas par cas, entre le conducteur et le client.
Il met également en avant les contraintes auxquelles sont confrontés les conducteurs : flambée du prix des pièces de rechange, obligation de reverser quotidiennement des recettes aux propriétaires des motos, et responsabilités familiales. Des facteurs économiques qui, selon lui, expliquent en partie les hausses tarifaires.
Les autorités policières, de leur côté, appellent les conducteurs à mettre fin à ces pratiques jugées injustifiées. Elles assurent que l’approvisionnement en carburant est désormais équitable, sans favoritisme, ce qui devrait permettre un retour à des prix plus raisonnables.
Le problème ne se limite pas aux motos-taxis. Les transports en voiture sont également concernés. Le trajet Kayanza–Ngozi, par exemple, est passé de 3 500 à 10 000 francs burundais. Quant au trajet Kayanza–Bujumbura, il coûte aujourd’hui 25 000 francs, alors qu’il ne devrait pas dépasser 11 500 francs.
Face à cette situation, les citoyens demandent une régulation plus stricte du secteur des transports. Pour beaucoup, il s’agit de préserver l’accès à la mobilité, devenu de plus en plus difficile pour les couches les plus vulnérables de la population.