Des familles des quartiers Rango et Magarama a font face à des décisions administratives leur demandant de libérer des terrains considérés comme appartenant à l’État. Bien qu’elles affirment avoir acquis ces biens légalement, une commission conjointe de l’administration et de l’OBUHA leur a signifié qu’ils seraient prochainement récupérés par les autorités. Les habitants demandent une vérification transparente, tandis que le gouvernement promet une régularisation préalable dans certains cas.
À Gitega, certains habitants des quartiers Rango et Magarama vivent une période d’incertitude. Une commission conjointe, composée de représentants de l’administration et de l’Office burundais de l’urbanisme et de l’habitat (OBUHA), a récemment effectué une descente sur le terrain pour notifier à plusieurs familles que leurs maisons ont été érigées sur des parcelles appartenant au domaine public.
Dans le quartier Rango, précisément dans la cellule Biza, les résidents concernés affirment avoir acheté leurs parcelles auprès de personnes qui se présentaient comme propriétaires légitimes. Ils déclarent être tombés des nues lorsque la commission leur a montré les limites du domaine de l’État, leur demandant de libérer les lieux. Certains comparent leur situation à celle des habitants occupant d’anciennes maisons coloniales construites en 1955, près du musée national et de la cour d’appel de Gitega, également menacés d’expulsion.
Une situation analogue est signalée dans le quartier Magarama, cellule Place. Là encore, les habitants affirment avoir acquis leurs maisons et terrains “en bonne et due forme”, avec tous les documents requis. Pourtant, la commission leur a fait savoir que l’État burundais envisage de reprendre possession de ces biens dans le cadre d’un projet d’intérêt public.
Interrogé à ce sujet, Emery Niyonzima, chef de l’agence OBUHA à Gitega, confirme que certaines habitations ont bien été construites au-delà des limites autorisées, sur des terrains relevant du domaine public. Il précise que les habitants de Rango devront présenter leurs documents pour vérification. Si les terrains appartiennent effectivement à l’État, ils devront être restitués.
Concernant les résidents de Magarama, Emery Niyonzima se veut plus rassurant. Il indique que le gouvernement prévoit une régularisation préalable avant toute opération de délocalisation, dans le respect de l’intérêt général et des droits des occupants.
Face à cette situation, de nombreux habitants demandent plus de clarté et de transparence dans la gestion du foncier urbain. Ils appellent les autorités à mener des enquêtes approfondies pour identifier les vendeurs initiaux, souvent responsables des transactions douteuses. En attendant, le flou juridique et l’absence de titres fonciers clairs plongent plusieurs familles dans l’angoisse d’être délogées sans solution de rechange.