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Retards de paiement et méfiance : le maïs se fait rare à Kayanza

Alors que la campagne d’achat de maïs bat son plein à Kayanza, le centre de l’ ANAGESSA enregistre une baisse significative de l’affluence des producteurs. Si plus de 228 tonnes ont déjà été collectées en deux semaines, les responsables s’inquiètent du rythme ralenti des livraisons, sur fond de méfiance liée aux retards de paiement observés l’année dernière.

Quinze jours après le lancement officiel de la campagne d’achat de maïs, le centre de l’ANAGESSA de Kayanza a déjà collecté 228 tonnes et 334 kilos de cette céréale. Toutefois, les responsables signalent une baisse notable du nombre de producteurs venant livrer leur récolte, comparativement à la même période l’année dernière.

Selon Jean-Pierre Ndagijimana, agent de l’ANAGESSA dans la commune, les quantités collectées se répartissent comme suit : Kabarore a livré 43 tonnes et 878 kilos, Moruta 106 tonnes et 733 kilos, et Kayanza 87 tonnes et 729 kilos. Bien que les chiffres soient significatifs, Ndagijimana déplore une baisse du rythme de livraison. « L’an passé, à ce stade, nous avions déjà dépassé ces volumes. Aujourd’hui, nous ne recevons plus que 8 à 10 personnes par jour », explique-t-il.

Plusieurs facteurs seraient à l’origine de cette situation. D’abord, certains producteurs auraient préféré vendre leur maïs à des commerçants ayant obtenu une autorisation officielle d’achat. Ensuite, la méfiance liée au retard de paiement observé lors de la précédente campagne semble également freiner la livraison. « De nombreux agriculteurs attendent de voir si les premiers vendeurs seront payés à temps avant de livrer leurs propres récoltes », rapportent plusieurs d’entre eux.

Autre obstacle : les petits producteurs, qui disposent de faibles quantités, refusent souvent d’ouvrir un compte bancaire ou dans une institution de microfinance, comme exigé par le dispositif de paiement mis en place. Ceux-ci préfèrent donc vendre directement à des commerçants, sans passer par les canaux officiels.

Face à ces inquiétudes, Ernest Bitsinda, responsable de la Coopérative d’investissement agro-pastorale (CIAP) à Kayanza, se veut rassurant. « Tous les rapports ont déjà été transmis au niveau national. Les paiements devraient intervenir dans les tout prochains jours », assure-t-il.

À noter que la campagne d’achat, initialement prévue pour le 16 juin, a officiellement débuté le 30 juin. Ce retard s’explique, selon les responsables de l’ANAGESSA, par la nécessité de libérer de l’espace dans les entrepôts en évacuant les anciennes récoltes, mais aussi par des contraintes logistiques liées à la préparation du matériel de stockage.

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