Une seule latrine pour plus d’un millier de personnes : à Kajaga en commune Ntahangwa de la province Bujumbura, pêcheurs et commerçants tirent la sonnette d’alarme face au risque imminent de maladies liées au manque d’hygiène.
À une centaine de mètres de la route nationale n°4 Bujumbura–Gatumba, tout près de l’école polyvalente Carlos Magnus, se trouve la place de pêche de Kajaga. Chaque jour, près d’un millier de personnes y passent : pêcheurs, commerçants de poissons, clients et habitants des environs. Mais malgré cette affluence, les infrastructures sont largement insuffisantes.
Le problème le plus urgent reste le manque de latrines. Une seule toilette encore fonctionnelle dessert toute la population de cette plage. « Quand huit pêcheurs ont besoin de se soulager en même temps, ils doivent faire la queue. En deux jours, la latrine est déjà bouchée », explique un pêcheur rencontré sur place.
Face à cette situation, certains n’ont d’autre choix que de se soulager dans les broussailles avoisinantes, voire directement dans les eaux du lac Tanganyika. Ceux qui vont se laver au bord de l’eau disent y trouver régulièrement des excréments. « Nous pensons que des personnes viennent ici uniquement pour se soulager », regrettent-ils.
Les habitants craignent qu’un tel environnement favorise l’apparition et la propagation rapide de maladies. Ils demandent aux autorités compétentes d’intervenir en urgence. « Nous sommes exposés dans un milieu où des épidémies peuvent éclater à tout moment », alertent les pêcheurs.
Ce problème s’est aggravé depuis la montée des eaux du lac Tanganyika en 2024, qui a détruit plus de six latrines publiques. Aujourd’hui, une seule subsiste, mais elle est dans un état critique.
Le comité de gestion de la place de pêche confirme la gravité de la situation. Chaque jour, plus de 1 000 personnes y exercent des activités économiques, ce qui rend la question sanitaire encore plus pressante.
L’administration communale de Ntahangwa dit ne pas avoir été informée de cette situation. Le secrétaire exécutif, Masudi Nyandwi, promet d’effectuer une descente sur le terrain et rassure que des mesures appropriées seront prises.