Le président de l’organisation Air et Moi tire la sonnette d’alarme sur l’ampleur de la pollution atmosphérique au Burundi. Véhicules vétustes, charbon de bois, plastiques et industries figurent parmi les principaux facteurs responsables.
« Aujourd’hui, la situation est vraiment alarmante au Burundi », déclare Evariste Bukeyeneza, président de l’organisation Air et Moi. Selon lui, le pays figure parmi les 20 les plus touchés par la pollution atmosphérique dans le monde. Cette pollution serait responsable d’environ 5 % des maladies et des décès.
Plusieurs facteurs expliquent la détérioration progressive de la qualité de l’air au Burundi. Parmi eux, la fumée dégagée par la cuisine traditionnelle au charbon de bois reste l’un des plus importants. À cela s’ajoutent les gaz d’échappement des véhicules, dont une grande partie dépasse les dix ans d’âge, les émissions issues des industries agroalimentaires ainsi que la prolifération des plastiques dans les centres urbains. Face à cette situation, Evariste Bukeyeneza estime que « l’État devrait interdire l’importation de véhicules trop anciens et promouvoir les voitures électriques ».
Des zones particulièrement menacées
Les grandes villes comme Bujumbura sont les plus exposées. On y trouve une forte concentration de véhicules, d’industries et une consommation massive de charbon de bois. L’abattage incontrôlé des arbres et les feux de brousse aggravent encore la situation.
« Le gouvernement doit réglementer ces pratiques agricoles et forestières, car une mauvaise gestion entraîne une dégradation rapide de l’environnement », prévient M. Bukeyeneza.
Éduquer et sensibiliser la population
Pour l’organisation Air et Moi, la solution ne passe pas seulement par la réglementation, mais aussi par l’éducation. « Si la population comprend les dangers de la pollution de l’air, elle pourra changer ses habitudes », explique son président.
L’ONG prévoit de développer des supports pédagogiques à destination des écoles, associations et collectivités. Objectif : informer et sensibiliser les citoyens, dès le plus jeune âge, aux bonnes pratiques environnementales.
M.Evariste Bukeyeneza rappelle que la lutte contre la pollution de l’air doit être collective : « C’est une responsabilité partagée entre le gouvernement, la population, les associations, les médias et les autorités locales. L’air, c’est la vie. Nous devons le protéger ensemble. »
