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La guérison, condition du progrès

Le CENAP, en collaboration avec plusieurs experts et représentants de l’État, appelle à intégrer la santé mentale dans les politiques nationales, soulignant son rôle essentiel dans la consolidation de la paix et le développement durable du pays.

« Tant que les burundais continueront à porter ces blessures non traitées, il sera difficile pour le pays d’atteindre un développement durable et une sécurité réelle », a souligné Libérate Nakimana, directrice du CENAP, lors de l’ouverture de l’atélier de ce jeudi 23 octobre 2025.

Le thérapeute David Niyonzima s’est appuyé sur une étude menée en 2012 par l’organisation THARS, révélant qu’environ 25 % des victimes de violences physiques et psychologiques présentent des signes de traumatisme. Certains enfants grandissent avec le sentiment d’être inutiles, victimes d’humiliations ou de violences infligées par leurs parents, qu’ils en soient pleinement conscients ou non.

Témoignages de résilience et d’espoir

Le Dr J. Bosco Ndihokubwayo, ancien diplomate, a partagé son expérience personnelle : son père a été tué pendant la crise de 1972. Il affirme :
« Malgré tout ce que j’ai traversé, j’ai réussi à devenir une personne accomplie. Rien n’empêche une personne de guérir de ses blessures si elle le souhaite. »
Il attribue sa résilience au soutien de ses parents adoptifs, de sa famille et de son entourage.

Espérance Amani, une jeune femme ayant grandi en exil au Rwanda, en République démocratique du Congo et en Tanzanie, a décrit les traumatismes auxquels un enfant peut être confronté. Elle insiste sur la possibilité de guérison :
« Quand une personne est soignée, elle peut guérir, car tout cela se soigne avec un accompagnement complet. »

Le chanteur Thomas Nzeyimana, connu sous le nom de Mkombozi, a évoqué le sentiment d’isolement vécu par les personnes en exil :
« Dans la vie, Dieu crée l’homme, mais le monde le façonne. »

Pour J. Marie Vianney Ndayizeye, il n’est pas nécessaire de rappeler constamment aux jeunes les traumatismes du passé. Il recommande plutôt que les victimes échangent entre elles, tandis que les jeunes se concentrent sur des actions concrètes de développement.

Selon David Niyonzima, il est crucial de documenter l’histoire, tout en veillant à la manière dont ce message est transmis pour en assurer un impact durable.

Francis Rohero, expert en économie et président du parti FPI, ajoute que les enseignements sur le traumatisme sont mieux compris lorsqu’ils sont partagés par ceux qui ont vécu des expériences similaires. Il souligne cependant que leur introduction dans les écoles ou les institutions ne doit pas conduire à leur instrumentalisation par les acteurs politiques.

Intégrer la santé mentale dans les politiques nationales

Le lieutenant-colonel de police Nestor Majambo, conseiller au cabinet de la présidence chargé des questions de police, estime que la santé mentale devrait être intégrée dans la politique nationale, afin que toutes les structures étatiques soient formées pour y répondre.

De son côté, le directeur général du ministère de l’Intérieur, du Développement et de la Sécurité publique, Désiré Nitunga, considère la santé mentale comme un pilier du développement, rappelant que la jeunesse occupe une place centrale dans la politique nationale.

Enfin, Libérate Nakimana a salué la coopération entre le gouvernement et les associations, affirmant que le CENAP fera tout son possible pour que les victimes de traumatismes physiques et psychologiques puissent être prises en charge, tout en exprimant sa satisfaction pour le soutien continu des différentes parties prenantes.

Journaliste reporteur , fact-checker, créateur de contenus, responsable des réseaux sociaux à la Radio Indundi Culture, et contributeur wikimedien

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