Des violences sociales, psychologiques jusqu’au harcèlement physique, les barrières culturelles, très variées selon les régions du pays, constituent un véritable blocage au développement de la femme. En province Rutana (Sud-est du Burundi), beaucoup de femmes doivent tendre la main pour recevoir tout du mari, sous prétexte qu’elle est venue fonder le ménage « mains vides ».
« Si la femme n’est pas capable économiquement, elle devient victime d’intimidations et de mépris. L’homme la considère comme un vaurien, l’amour s’effrite et commence à fréquenter d’autres femmes, ce qui est une violence sans égal dans le ménage », confie Ingabire Aimée-Marie, responsable du Forum des femmes en commune Rutana.
Un autre abus dont les femmes sont victimes, c’est une nouvelle forme de polygamie. En effet selon Nzinahora Claudette, pour contourner la polygamie classique qui est réprimée par le code des personnes et de la famille, l’homme consent avec une femme ou une fille et transfère discrètement les biens du ménage légal chez la nouvelle femme. Nkeshimana Sylvère est chef de colline à Rutana, et gère au quotidien les conflits liés aux barrières culturelles et les violences qu’elles occasionnent. L’évolution positive des choses est le fruit des conseils prodigués par toutes les parties prenantes qu’il invite à redoubler d’effort car le travail à faire reste énorme.