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À Ngozi, la circulation 24h/24 des taxis-motos soulage les conducteurs mais reste freinée par la pénurie d’essence

À Ngozi, l’autorisation de circulation des taxis-motos 24h/24 a permis d’augmenter les revenus des ménages et de créer de nouvelles opportunités de travail. Mais la pénurie de carburant reste un défi majeur, obligeant de nombreux conducteurs à s’approvisionner sur le marché noir pour maintenir leur activité.

Le revenu des ménages s’est vu augmenter grâce à cette mesure administrative, selon les conducteurs de taxis-motos à Ngozi. Ils expliquent qu’en plus de la circulation autorisée 24h/24, beaucoup de ceux qui n’avaient pas trouvé de travail ou qui avaient peu gagné dans la journée en profitent désormais.

« Oui, c’est vrai qu’il y a un bénéfice, car il peut arriver que l’on ne gagne rien. Mais une fois que tu travailles pendant les heures de soirée, tu peux obtenir de l’argent. Tu peux même prêter ta moto à quelqu’un pour qu’il travaille à ta place : si tu as déjà travaillé jusqu’à 18 heures, l’autre personne peut prolonger jusqu’à 21 heures. Cela prouve que c’est vraiment bénéfique », témoigne un conducteur.

Toutefois, regrettent ces conducteurs de taxis-motos, la pénurie de carburant reste un défi majeur, comme c’est le cas pour tous les opérateurs du transport rémunéré à travers le pays. Ils reconnaissent qu’ils s’approvisionnent parfois sur les marchés parallèles, afin de ne pas interrompre leur activité quotidienne.

« En ce qui concerne le carburant, s’il est disponible dans notre pays, tout le monde peut s’en procurer. Mais s’il ne l’est pas, on se débrouille, car on ne peut pas rester les bras croisés. On s’approvisionne alors sur le marché noir, pourvu que l’on ait les moyens de satisfaire nos besoins, comme acheter du savon ou d’autres produits essentiels », confie un autre conducteur.

La ville de Ngozi, au nord du Burundi, sert désormais de modèle pour un business actif 24h/24 parmi les centres urbains du pays. Le travail en plusieurs vacations, que l’organisation non gouvernementale locale Olucome et son président Gabriel Rufyiri rapprochent des pratiques de pays plus avancés, y est devenu une réalité.

Les motos et tricycles circulent 24h/24 depuis bientôt deux ans à Ngozi. Auparavant, ils ne travaillaient que jusqu’à 18 heures, ce qui provoquait des grognes, sauf pour quelques exceptions accordées aux véhicules appartenant à des dignitaires ou à la police locale. Avec la nouvelle mesure, l’administration a non seulement mis fin à ces discriminations, mais aussi limité toute spéculation sur les tickets de transport, tout en réglementant le franchissement de la frontière burundo-rwandaise la nuit.

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