Au lancement de la semaine dédiée à l’allaitement maternel ce lundi 08 septembre 2025, des mères de la province de Bujumbura dénoncent le manque d’informations claires sur les bonnes pratiques. Entre introduction précoce d’aliments, contraintes professionnelles et absence d’accompagnement suffisant, les défis restent nombreux malgré les recommandations du ministère de la Santé et les rappels de l’UNICEF sur les bienfaits de l’allaitement exclusif jusqu’à six mois.
Certaines mères allaitantes de la province de Bujumbura déplorent être insuffisamment informées sur les bonnes pratiques d’allaitement. En conséquence, elles nourrissent leurs enfants comme elles l’entendent, sans véritable orientation médicale. Ce constat a été relevé lors du lancement officiel, ce lundi, de la semaine dédiée à l’allaitement maternel.
Ces femmes expliquent qu’en l’absence de recommandations claires, elles introduisent parfois d’autres aliments dès l’âge de quatre mois, alors que la période appropriée est de six mois. Un autre obstacle fréquemment évoqué est le manque de temps, surtout pour celles qui exercent un emploi et doivent confier leurs enfants à des domestiques. « Si on travaille, cela devient difficile. On n’a pas le temps pour allaiter », témoignent certaines d’entre elles.
Face à ces difficultés, le secrétaire permanent au ministère de la Santé publique, Olivier Nijimbere, reconnaît que des progrès ont été accomplis dans la promotion de l’allaitement, mais insiste sur la nécessité de redoubler d’efforts en faveur de l’allaitement exclusif jusqu’à six mois. Il rappelle que plusieurs mesures de soutien existent : 49 jours de congé de maternité avant l’accouchement et 49 jours après, ainsi que des pauses d’allaitement accordées aux mères salariées — deux heures par jour durant les six premiers mois, puis une heure par jour au-delà.
De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) met en avant les bienfaits du lait maternel. Selon sa représentante adjointe, Mame Selbee, il constitue le tout premier vaccin essentiel pour l’enfant et couvre à lui seul tous ses besoins nutritionnels jusqu’à six mois. Initié dès la première heure de vie, l’allaitement offre une protection immédiate, et poursuivi jusqu’à deux ans ou plus, avec une alimentation complémentaire adéquate, il contribue à prévenir la malnutrition.
Une étude réalisée en 2024 vient confirmer ces avantages. Elle révèle que 89 % des enfants de moins de cinq ans avaient été allaités dans l’heure suivant leur naissance, 83 % exclusivement jusqu’à six mois, et 85 % poursuivaient l’allaitement jusqu’à l’âge de deux ans.