À l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, l’organisation Action et Humanisme, a alerté sur l’urgence de renforcer la lutte contre la malnutrition au Burundi. Selon lui, près de 1,9 million de Burundais vivent aujourd’hui en insécurité alimentaire aiguë, tandis que 45 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de retard de croissance et plus de 85 000 présentent une malnutrition sévère. Face à ce constat, il appelle les autorités, les partenaires et les communautés à unir leurs efforts pour garantir le droit fondamental à une alimentation suffisante et nutritive, en misant sur la prévention, l’éducation communautaire et le soutien aux familles les plus vulnérables.
En marge de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation ce jeudi 16 octobre 2025, Évariste Bukeyeneza a lancé un appel pressant aux autorités publiques, aux partenaires techniques et financiers, ainsi qu’aux communautés locales pour renforcer la lutte contre la malnutrition au Burundi.
« Manger n’est pas un luxe, mais un droit fondamental », a déclaré M. Bukeyeneza. « Pourtant, ce droit reste encore inaccessible pour de nombreuses familles burundaises. Près de 1,9 million de Burundais sont aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Derrière ces chiffres se trouvent des vies humaines, des enfants et des familles qui luttent chaque jour pour un simple repas. »
Selon lui, la malnutrition affecte particulièrement les enfants de moins de cinq ans, avec près de 45 % présentant un retard de croissance, et plus de 85 000 souffrants de malnutrition sévère. « Ces statistiques doivent nous interpeller », a insisté le président d’Action et Humanisme.
Pour répondre à ce défi, l’organisation a mis la nutrition infantile au cœur de ses actions. « Nos équipes sont présentes dans les zones les plus touchées, notamment à Gatumba, Rukaramu et Buterere, où nous suivons les enfants souffrant de malnutrition, sensibilisons les parents et orientons les cas sévères vers les hôpitaux », a expliqué M. Bukeyeneza.
Il a également insisté sur le rôle de l’éducation communautaire dans la prévention de la malnutrition. « La lutte commence dans la famille et s’étend à la communauté. Chaque citoyen a un rôle à jouer pour garantir la sécurité alimentaire. »
Enfin, Évariste Bukeyeneza a appelé à une coopération renforcée entre les autorités, les partenaires et les communautés. « Ensemble, nous pouvons faire en sorte que chaque enfant et chaque famille bénéficie de ce droit fondamental : une alimentation suffisante et nutritive », a-t-il conclu.
La stratégie de nutrition mise en place au Burundi depuis 2019, se concentre sur la prévention et le traitement de la malnutrition à travers des interventions multisectorielles, notamment la supplémentation nutritionnelle, la promotion des bonnes pratiques d’hygiène et de nutrition, et le renforcement des systèmes alimentaires. Elle vise à réduire toutes les formes de malnutrition (retard de croissance, émaciation, carences en micronutriments) en s’adressant aux groupes vulnérables comme les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et allaitantes, et les adolescents. Des programmes spécifiques incluent le soutien aux “Mamans Lumières” pour améliorer les jardins potagers, l’éducation nutritionnelle, et la fourniture de transferts monétaires pour acheter des aliments nutritifs.
