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Burundi : la tourbe, une alternative écologique au charbon de bois

Face à la déforestation et à la flambée du prix du charbon de bois, des députés burundais appellent le gouvernement à miser sur la tourbe comme alternative énergétique. Selon eux, ce combustible local pourrait à la fois protéger l’environnement et alléger le coût de la vie. Le ministre de l’Énergie, Hassan Kibeya, reconnaît le potentiel de la filière, tout en promettant de doter l’Office national de la tourbe des moyens nécessaires pour relancer la production.

Lors d’une séance plénière  à l’Assemblée nationale de ce 17 Octobre 2025, plusieurs députés ont demandé au gouvernement s’il existe un projet visant à promouvoir le charbon fabriqué à partir de la tourbe, afin de réduire l’utilisation du charbon de bois, principal facteur de déforestation au Burundi.

Ces parlementaires estiment que, comme dans d’autres pays, l’exploitation de la tourbe à des fins énergétiques pourrait non seulement protéger l’environnement, mais aussi contribuer à la baisse des prix du charbon sur le marché local.

Le ministre ayant l’énergie dans ses attributions, Hassan Kibeya, a reconnu que le charbon issu de la tourbe présente effectivement un potentiel économique et écologique intéressant. « Ce produit pourrait à la fois réduire la pression sur nos forêts et permettre aux ménages d’accéder à une énergie plus abordable », a-t-il indiqué.

Cependant, certains députés ont exprimé des inquiétudes quant à la sécurité sanitaire de ce type de charbon, craignant qu’il puisse nuire à la santé des consommateurs ou endommager certains équipements domestiques. À ce sujet, le ministre Kibeya a tenu à rassurer : « Le charbon de tourbe est sans danger pour la santé, à condition qu’il soit bien produit et utilisé selon les normes environnementales. »

Le ministre a également reconnu que l’Office National de la Tourbe (Onatour) fait face à un manque de matériel pour produire efficacement ce charbon et ses dérivés, mais il a promis que cette situation serait bientôt résolue.

Sur le plan économique, le député Venant Manirambona a soulevé la question de l’accès aux devises pour l’Onatour. Selon lui, cet office devrait être parmi les premiers bénéficiaires, puisqu’il a le potentiel de générer d’importants revenus à travers l’exportation.

De son côté, le député Olivier Suguru a insisté sur la valorisation des compétences du personnel de l’office, estimant que la technologie seule ne suffit pas sans un renforcement des capacités humaines.

Le député Jean Claude Mbarushimana, quant à lui, a plaidé pour l’élaboration d’un plan d’affaires à long terme afin de faciliter l’accès de l’Onatour au crédit et à des financements durables.

En réponse, le ministre Hassan Kibeya a affirmé que son ministère a déjà entamé des démarches pour définir une stratégie d’exportation de la tourbe, dans le but de générer des devises permettant d’acquérir le matériel nécessaire. Il a également annoncé un programme de renforcement des capacités du personnel de l’office.

Créé en 1977, l’Office National de la Tourbe (Onatour) joue un rôle clé dans la diversification énergétique du pays. Malgré un potentiel important, il fait face à des difficultés financières estimées à environ quatre milliards de francs burundais d’arriérés.

 

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