Ce jeudi, plus de six millions d’électeurs burundais se sont rendus aux urnes pour un double scrutin crucial, combinant les élections législatives et communales dans un contexte de nouveau découpage administratif. Malgré une organisation généralement fluide, des irrégularités ont été signalées, soulignant les défis persistants du processus électoral dans le pays.
Au Burundi, plus de 6 millions d’électeurs étaient appelés ce jeudi 5 moi 2025 aux urnes pour le double scrutin des législatives et des conseillers communaux, dans le contexte du nouveau découpage administratif.
Les bureaux de vote, estimés à plus de 14 000 sur l’ensemble du territoire, ont été ouverts à 6 heures du matin, avec un léger retard dans certains cas, et fermés à 15 heures, heure de Gitega, avec une éventuelle prolongation d’une heure dans certains bureaux de vote.
Dans certains centres, l’opération de vote s’est même terminée avant 15 heures. Cette étape est normalement suivie par le dépouillement.
Les électeurs étaient appelés à élire les membres de la chambre basse du parlement burundais, composée de 100 députés élus, ainsi que de trois députés de l’ethnie Batwa cooptés, conformément au code électoral en vigueur.
Les députés, tout comme les conseillers communaux, sont élus pour un mandat de cinq ans, contrairement au mandat du chef de l’État qui est de sept ans depuis 2020.
Les conseils communaux concernent 42 communes, réduites par rapport aux 119 de l’ancien découpage administratif, avec la création de cinq nouvelles provinces. Chaque commune compte 25 membres au conseil communal.
Après avoir voté sur sa colline natale de Musama, en commune Giheta dans la province de Gitega, le président de la République, Évariste Ndayishimiye, s’est félicité du déroulement de ces élections.
« Ça se passe très bien, et les Burundais sont heureux de voter. C’est compréhensible, car c’est un acte patriotique. Celui qui n’aime pas les élections n’aime pas non plus l’avenir du pays. Nous souhaitons à ceux qui seront élus de travailler pour le bien-être du peuple », a-t-il déclaré.
Toutefois, le parti CNL (Congrès national pour la liberté) a déploré, sur son compte X, plusieurs irrégularités signalées.
Certaines de ces irrégularités, ainsi que d’autres, ont d’ailleurs été confirmées et dénoncées par le président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), qui a présenté ses excuses.
« Il n’y a pas de rose sans épines, comme on le dit. Nous avons enregistré quelques imperfections qui ont quelque peu entaché le processus, mais ce sont des incidents mineurs qui ne justifient pas l’invalidation de tout le scrutin. Nous avons appris qu’à l’École Internationale de Bujumbura, une équipe de la mission d’observation de l’Union africaine se serait vue refuser l’accès au bureau de vote par le président du bureau. Si tel est le cas, au nom de la CENI et en mon nom propre, je présente mes excuses », a déclaré Prosper Ntahorwamiye, président de la commission.
« Il y aurait eu, à Bubanza 2, bureau de vote numéro 3, un président de bureau de vote qui aurait battu un électeur. On ne sait pas exactement ce qui s’est passé », a ajouté M. Ntahorwamiye, avant de préciser que, dans chacun de ces cas, la justice devra faire son travail.
Vingt-trois partis politiques étaient en lice, ainsi qu’une coalition nommée Burundi Bwa Bose, et onze candidats indépendants.
Les résultats de l’élection de ce jeudi seront connus dans moins d’une semaine.
Des observateurs internationaux, notamment de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), de l’Union africaine ainsi que de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), sont présents pour superviser le déroulement du scrutin.
Cette élection sera suivie en juillet prochain par celle des députés par les conseillers communaux élus ce jeudi, puis par celle des élus locaux au mois de septembre 2025, lors d’un vote ouvert à toute la population.