Dans les communes de Nyabiraba, Mukike et Mugongo-Manga, le déboisement s’accélère, poussé par l’expansion des cultures vivrières. Si certains agriculteurs y voient une opportunité économique rapide, d’autres s’inquiètent des conséquences environnementales, notamment l’irrégularité des précipitations et la sécheresse. Face à cette situation, des voix s’élèvent pour réclamer l’intervention des autorités et la promotion de l’agroforesterie comme solution durable.
Il s’agit des communes de Nyabiraba, Mukike et Mugongo-Manga, qui sont confronté un phénomène de déboisement depuis un certain temps. La population de ces localités affirme que cela se fait dans le cadre du développement des cultures vivrières.
Lors d’une descente dans ces communes, différentes opinions divergent parmi les agriculteurs quant à l’impact de ce phénomène. Certains estiment que ces localités risquent de souffrir de l’irrégularité des précipitations et de la sécheresse dans un avenir proche.
“Des plantations d’arbres ont été détruites à Mayuyu, où l’on trouve désormais des cultures de pommes de terre. Le même phénomène s’observe à Mugongo-Manga. J’ai entendu dire qu’à Rwibaga, des arbres ont été abattus pour planter des pommes de terre et du maïs. À Mukike, il y a déjà des alertes signalant la menace qui pèse sur les plantations d’arbres. Avec ce problème, ces communes risquent de connaître la sécheresse”, déplore E.B.
D’autres agriculteurs considèrent que l’abattage des arbres pour la pratique des cultures vivrières contribue au bien-être de leurs familles. Ils soulignent que ce système est plus rentable, car il permet de récolter en trois ou quatre mois, alors que les arbres nécessitent quatre ans avant de rapporter des bénéfices.
“Beaucoup de gens s’investissent dans l’agriculture parce qu’elle est rentable en trois ou quatre mois, alors que les arbres exigent quatre ans avant de générer des revenus”, ajoute O.M.
Certains agriculteurs appellent l’administration et les responsables en charge de l’agriculture et de l’environnement à intervenir pour stopper le déboisement.
“L’administration et les responsables de l’agriculture et de l’environnement devraient réagir pour arrêter ce phénomène”, propose W.Y.
D’autres agriculteurs signifient que la pratique de l’agroforesterie devrait être adoptée pour éviter la pénurie alimentaire et l’irrégularité des précipitations causées par les changements climatiques.
“Nous demandons l’appui du gouvernement pour introduire le système d’agroforesterie”, insiste T.L.
Selon les agriculteurs de la province de Bujumbura, le phénomène de déboisement existe depuis plus de deux ans. Les mêmes sources indiquent que le manioc, le maïs et la pomme de terre font partie des cultures vivrières les plus cultivées dans les localités de Mukike, Nyabiraba et Mugongo-Manga, toutes situées dans la province de Bujumbura.
Le ministre en charge de l’environnement, lors de son invitation à la chambre haute du Parlement le 30 octobre 2024, avait été interpellé sur la même préoccupation par les sénateurs. Prosper Dodiko reconnaît que les pratiques agricoles menacent actuellement l’environnement, tout en précisant qu’un projet est en cours pour augmenter le nombre d’arbres agroforestiers.