Le ministère de l’Intérieur se réjouit du bon déroulement des activités de la campagne électorale pour les législatives et les conseillers communaux lors de la première semaine. Toutefois, certains partis dénoncent des cas d’intimidation et d’intolérance politique dans différentes régions du pays.
Alors que le ministère, chargé de la gestion des partis politiques, parle des incidents « mineurs » survenus au cours de la première semaine de la campagne pour les prochaines élections, certains partis politiques s’indignent de plusieurs actes de violence et d’intimidation dans certaines provinces.
Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue ce lundi 19 mai 2025, le ministre de l’Intérieur, Martin Niteretse, a dressé un bilan positif du déroulement de la campagne électorale, commencée le 13 mai 2025 dans différentes provinces du Burundi, pour les législatives et les conseils communaux prévues le 5 juin 2025.
« Le ministère est très satisfait du bon déroulement de cette campagne sur tout le territoire du Burundi, une campagne qui se déroule dans la paix, et tous les compétiteurs peuvent mener librement leurs campagnes partout où ils le souhaitent », s’est réjoui le ministre.
Selon lui, « cela témoigne que la démocratie est déjà une réalité au Burundi », a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Intérieur a tenu cette conférence de presse alors que certains partis de l’opposition déplorent des cas d’intimidation et d’intolérance politique dans plusieurs localités du pays depuis le début de la campagne.
Le parti Conseil des patriotes est l’un de ces partis. Son président, Anicet Niyonkuru, a relaté des cas qui se sont déjà produits chez les militants de ce parti durant la première semaine seulement. Des administratifs et des militants du parti au pouvoir sont pointés du doigt :
« Dans la commune de Marangara, colline Kagina, le représentant du CNDD-FDD a empêché nos mobilisateurs de continuer leur travail et leur a ordonné de rendre les cartes d’électeur… Cela est vraiment injuste. À Musongati, l’administrateur de cette commune a bloqué notre véhicule car il était équipé de matériel de sonorisation, et il diffusait des chansons du parti CDP. Le véhicule a été bloqué pendant trois heures, et dedans se trouvait un parlementaire. Cela aussi est injuste. C’est un blocage voulu de notre travail de propagande et de mobilisation de campagne. Nous avons également rencontré un problème à Rango et Butangazwa, en province de Kayanza, où les administratifs locaux ont empêché nos mobilisateurs de poursuivre leur travail, leur demandant d’abord de présenter une autorisation de l’administrateur », a déploré le président du parti ce lundi 19 mai 2025.
Il a ajouté : « À Rutovu, en province de Bururi, des jeunes Imbonerakure sont venus avec des cordes pour attacher nos militants qui faisaient la mobilisation. Grâce à l’intervention de la population, ils n’ont pas pu les attacher, mais ils ont été intimidés au point de ne pas poursuivre la mobilisation. Ce sont quelques exemples que nous donnons, mais qui montrent que la campagne ne se déroule pas dans de bonnes conditions, comme l’avaient prédit le président de la République et le secrétaire général du CNDD-FDD », s’est-il indigné.
Néanmoins, le ministre Niteretse rejette en bloc tout acte de perturbation des activités des autres partis politiques par les jeunes du parti au pouvoir, le CNDD-FDD.
« Cela fait partie de la campagne de médisance orchestrée dans les années antérieures, selon laquelle les Imbonerakure sont des malfrats. S’il s’avère qu’il y a des malfrats parmi eux, ils sont sanctionnés conformément à la loi », a expliqué le ministre.
« Même hier, ceux qui ont malmené les membres du parti CNL sont actuellement sous les verrous à Bubanza », a ajouté le ministre de l’Intérieur.
Il a rassuré que quiconque commet un acte de violence, quelle que soit sa position, doit être sanctionné. « Aujourd’hui, ceux qui ont commis des actes contraires à la loi sont poursuivis et sanctionnés conformément à la loi. Pas d’excuse », a-t-il déclaré.
Toutefois, le parti Congrès National pour la Liberté avait, lors du lancement officiel de la campagne électorale en cours, évoqué des cas d’intimidation et d’intolérance politique à l’encontre de ses militants à travers le pays.
Le CDP évoque ces cas, alors que le chef de l’État avait, lors des festivités du lancement de cette même campagne, appelé au respect de la culture démocratique pour tous les compétiteurs.