À l’école fondamentale Gasenyi I, plus de 2 300 élèves s’entassent dans seulement 13 salles de classe. Assis à plusieurs sur un même banc ou à même le sol, beaucoup d’enfants étudient dans des conditions précaires. Parents, direction et enseignants tirent la sonnette d’alarme et appellent à la construction urgente de nouvelles infrastructures scolaires.
A l’école fondamentale Gasenyi I, dans la commune Ntahangwa, province de Bujumbura,dans la cour, des enfants en uniforme se croisent, tandis que d’autres sont déjà installés en classe. Mais les salles sont bondées : certains élèves sont assis à trois ou cinq sur un même banc, d’autres à même le sol.
Devant le bureau du directeur, une file s’allonge : des parents et des enfants non encore inscrits attendent leur tour. Certains cherchent encore une place, d’autres ne retrouvent pas leur nom sur les listes affichées.
Les parents interrogés expriment leur inquiétude face à cette situation :
« Comme ils sont nombreux, ils ne suivent pas bien les cours. C’est difficile d’enseigner alors que certains sont assis par terre et d’autres sur les bancs », témoigne l’un d’eux.
Au-delà de l’aspect pédagogique, la promiscuité pose un problème d’hygiène. « Ils viennent des toilettes avec leurs souliers, puis s’assoient dessus. Ils peuvent facilement attraper des maladies liées aux mains sales », explique le directeur, Juvénal Havyarimana.
Un établissement sous pression
L’école fondamentale Gasenyi I accueille des enfants venant de six collines environnantes. Avec seulement 13 salles de classe pour plus de 2 370 élèves déjà enregistrés — un chiffre encore provisoire puisque les inscriptions se poursuivent —, l’établissement est à bout de souffle.
Le directeur confirme que l’effectif augmente chaque année, faute d’autre école publique dans la localité. Pour lui, la seule solution durable reste la construction de nouvelles infrastructures scolaires.
Les promesses du ministère
Face à cette situation, le ministre de l’Éducation, François Havyarimana, avait annoncé lors du lancement de l’année scolaire en commune Busiga (province de Butanyerera) que des mesures allaient être prises.
« Dans les six mois prochains, aucun élève ne s’assiéra dans de mauvaises conditions », a-t-il promis.
Il a également assuré que l’État allait investir dans l’achat de bancs-pupitres et recruter davantage d’enseignants : « Nous recrutons généralement entre 600 et 700 enseignants, mais cette année, nous en embaucherons plus de 2 000. »
L’école fondamentale Gasenyi I illustre la réalité de nombreuses écoles burundaises confrontées à la surpopulation. Parents, élèves et direction appellent de toute urgence à des solutions structurelles pour garantir un environnement scolaire digne, condition indispensable à une éducation de qualité.