Le réaménagement de l’axe menant au site touristique de Higiro constitue une grande préoccupation pour les habitants et anciens tambourinaires de Higiro, un site qui serait l’origine du tambour burundais.
Les habitants de la colline Higiro commune et province Gitega non loin du site touristique « Higiro » précisent que le premier tambour aurait été fabriqué puis joué pour la première fois par le roi Ntare Rushatsi, quand il arrivait à Higiro en provenance du Buha.
Le roi Ntare Rushatsi après avoir conquis et imposé son trône dans cette région naturelle du Kirimiro, le clan des Bashanga a vu le jour et avait comme seul rôle de battre le tambour quand il s’agissait de réglementer les activités de la cour royale. « Le clan des Bashanga devraient s’occuper des tambours et les jouer devant le roi. Leurs enclos étaient construits autour de la cour à Higiro », précise Gérard Ndimubandi tambourinaire de la colline Higiro.
Les anciens de Higiro notent que lorsque le roi a regagné la capitale royale de Muramvya, il a institué la fête des semailles dite fête de l’ « Umuganuro ». Les tambours de Higiro étaient les seuls à être joués au cours de cette fête d’envergure nationale.
L’exhibition du tambour se faisait à l’occasion des évènements heureux ou malheureux, ou pour alerter les gens. Les anciens tambourinaires de Higiro donnent l’exemple lorsque des guerriers dirigés par un certain chef Ntirirangwa s’apprêtaient à attaquer le roi qui s’était installé à Higiro, le tambour a été joué : « Lorsque le roi Ntare Rushatsi s’était installé ici à Higiro, des tambours ont retenti et d’un coup, une personne est venue soudainement annoncer qu’une invasion des troupes du chef Ntirirangwa se préparait. Les tambours ont cessé et le roi a ordonné le jeu d’un tambour d’alerte et a directement envoyé une expédition », note Joseph Sinabasize ancien chef des tambourinaires.
Avec l’avènement des colonisateurs, les tambours de Higiro ont été déplacés vers Gishora sous les ordres du chef Nkeshimana puisqu’à cet endroit se trouvait une route, ce qui rendait facile leur déplacement en cas de festivités chez le résident. « Les blancs après avoir tracé la route Muyinga-Gitega, le chef d’alors Nkeshimana a opté pour l’installation des tambours à Gishora qui était ouvert à une route, mais également pour sa facilité de déplacement jusqu’au palais du résident. » Ajoute un septentenaire Melchior Nindorera.
Ces anciens tambourinaires de Higiro déplorent que jusqu’à présent, la voie qui mène au site touristique ne soit pas encore aménagée (le mauvais état de la route menant à Higiro et demandent qu’elle soit entretenue) et entretenue pour que les touristes puissent y accéder avec facilité. « Nous aimerions qu’on nous aide pour avoir une route en bonne état qui mène à ce site, car c’est le seul moyen pour que les touristes puissent y accéder facilement. Cela sera aussi bénéfique pour nous. » Martèle Jean Pierre Minani, tambourinaire à Higiro.
Ces tambourinaires appellent en outre au Gouvernement de protéger tous les sites touristiques du pays afin qu’ils puissent contribuer dans le développement du pays.