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Kayanza : les commerçants de bétail dénoncent une double taxation jugée injuste

Depuis l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi fiscale en juillet 2025, les commerçants de gros et de petit bétail dans la commune de Kayanza protestent contre ce qu’ils considèrent comme une double imposition sur leurs animaux. Ils craignent pour la viabilité de leurs activités et demandent un réajustement.

Dans différents marchés de la commune de Kayanza, les commerçants de bétail tirent la sonnette d’alarme. Depuis le 22 juillet dernier, une nouvelle loi fiscale, signée le 15 mai 2025 par le ministre en charge des finances, est entrée en application. Elle impose des taxes supplémentaires sur les animaux domestiques introduits sur les marchés, suscitant l’incompréhension et la colère de nombreux opérateurs.

Ces commerçants dénoncent une double imposition : un même animal est désormais taxé à deux reprises — une première fois lors du transport, et une seconde fois à l’entrée du marché. Cette mesure, selon eux, compromet sérieusement la rentabilité de leurs activités commerciales.

Avant la réforme, les taxes étaient relativement abordables .Un bovin (vache ou taureau) était taxé à 5 000 FBU en chemin et à 5 000 FBU à l’entrée du marché.Un porc coûtait 2 000 FBU à chaque étape tandis qu’une chèvre, quant à elle, était soumise à 1 500 FBU en chemin et au marché.

Mais depuis la nouvelle réglementation, les montants ont été multipliés :20 000 FBU sont exigés en chemin et 20 000 FBU supplémentaires à l’entrée du marché pour un bovin. Pour un porc ou une chèvre, la taxe a grimpé à 5 000 FBU à chaque étape.

Les commerçants estiment que ces hausses sont excessives, surtout dans un contexte où les revenus sont déjà précaires. « Même quand on ne parvient pas à vendre nos animaux, on paie quand même les deux taxes. Cela nous décourage », explique un commerçant rencontré au marché de Kayanza.

Face à cette situation jugée intenable, les commerçants formulent plusieurs propositions d’abord que la taxe ne soit perçue qu’une seule fois, à l’entrée du marché,ensuite que les montants soient revus à la baisse : 10 000 FBU pour une vache, 3 000 FBU pour un porc ou une chèvre.

Ils soulignent qu’ils ne sont pas opposés à payer des impôts, mais souhaitent que ceux-ci soient proportionnels à leur capacité réelle et tiennent compte du contexte économique local.

De son côté, Anissa Abimana, chargée de la collecte des taxes dans la commune de Kayanza, appelle les commerçants à se conformer à la nouvelle réglementation. Elle précise que les taxes perçues jouent un rôle crucial dans le financement des projets de développement communal.

« Ces fonds servent à améliorer les infrastructures, les services publics et les conditions de vie des habitants. Leur contribution est donc essentielle », explique-t-elle.

Alors que les autorités justifient cette réforme par le besoin de renforcer les ressources communales, les commerçants de bétail de Kayanza redoutent, eux, de devoir cesser leurs activités s’ils continuent à travailler à perte. Entre nécessité de financer le développement local et viabilité économique des petits opérateurs, un compromis semble plus que jamais nécessaire.

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