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Kukabasazi renaît de ses cendres, entre espoir et précarité

Sur le site de Kukabasazi, à Mutanga Nord, les bruits des scies et des marteaux ont repris. Moins d’un an après l’incendie qui avait ravagé ce marché du bois en août 2024, les commerçants reviennent peu à peu. Mais derrière cette reprise se cache une réalité plus dure : beaucoup peinent encore à reconstituer leur capital et appellent à un soutien urgent.

Arrivé sur ce site situé au quartier Mutanga Nord, zone Gihosha, commune Ntahangwa, on est immédiatement frappé par un mélange de sons : le vrombissement des machines qui découpent et façonnent le bois, et le martèlement régulier des clous par les menuisiers qui assemblent divers meubles.

Aujourd’hui, le site a été reconstruit grâce à des structures métalliques en tubes, érigées tout autour du marché, et couvert d’une toiture en tôles.

Certains commerçants expriment leur soulagement de pouvoir enfin se relever et reprendre leurs activités. Pascal Nyandwi, rencontré alors qu’il assemblait un lit, se dit reconnaissant d’avoir pu redémarrer. Toutefois, il se souvient encore très bien de la nuit où il a tout perdu dans l’incendie d’août 2024 :

« Pour moi, c’était très difficile à digérer. Vers 2 heures du matin, j’ai reçu un appel m’annonçant l’incendie. Nous sommes venus en pleine nuit pour tenter de sauver ce que nous pouvions, mais à notre arrivée, tout était déjà consumé : les équipements, les objets à l’intérieur comme à l’extérieur… rien n’a pu être sauvé », raconte-t-il.

Il poursuit :

« Par la suite, nous avons essayé de demander un prêt, et nous avons reconstruit. Aujourd’hui, les clients commencent à revenir petit à petit, et nous sommes reconnaissants de pouvoir retravailler. Quand un client arrive ici, je peux l’accueillir ou lui vendre quelque chose. Cela me permet de vivre », affirme M. Nyandwi.

Bien qu’il ait réussi à relancer ses activités, Nyandwi, comme plusieurs de ses collègues artisans, lance un appel à l’aide pour bénéficier d’un appui financier et reconstituer le capital perdu lors du sinistre.

« Nous manquons encore de capital. C’est un défi majeur, surtout quand on a une famille à charge, qu’on paie un loyer, et qu’on ne vend parfois qu’un seul lit par jour. Si nous pouvions obtenir un fonds de relance, notre activité pourrait vraiment repartir », plaide-t-il.

Cette réalité est confirmée par Jean Mukeshimana, responsable du site. Lui aussi affirme que les commerçants encore présents ont besoin de soutien pour se relever totalement.

« Nous avions l’habitude de faire de petites économies, ce qui nous a un peu aidés après l’incendie. Mais nous sommes encore loin d’avoir retrouvé tout ce que nous avions avant que le marché ne brûle », indique M. Mukeshimana.

Pour rappel, lors de l’incendie qui s’était déclaré en août 2024, les responsables du site avaient estimé les pertes à plus de 5 milliards de francs burundais en marchandises et équipements.

 

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