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L’amour et l’union, valeurs fondamentales au Burundi

Le septuagénaire et sage Laurent Bizimana met en avant l’amour et l’amitié comme bases essentielles de l’unité familiale au Burundi, soulignant que, dans le passé, les familles échangeaient des cadeaux, comme des vaches ou des enfants, pour sceller leur union. Il décrit des pratiques allant jusqu’à l’échange de sang pour symboliser le partage total des biens et le lien indéfectible entre les familles. Aujourd’hui, il déplore la perte de ces valeurs traditionnelles, liée à l’égoïsme croissant et à la difficulté de partager équitablement les biens, appelant les parents à enseigner aux générations futures l’importance de préserver ces valeurs culturelles.

Le septuagénaire et sage Laurent Bizimana, originaire de la colline Bitezi, en commune de Matana, dans la province de Bururi, parle de la cohésion comme valeur fondamentale. Il commence d’abord par rappeler qu’à la base de tout, chez les Burundais, se trouve l’amour. « L’amitié est d’abord la base pour des familles désirant s’unir. C’est l’amour qui donne tout, et à travers cette amitié, les gens commençaient par échanger des cadeaux, comme des vaches. On pouvait aussi être liés par la dot, et cela était un signe d’amour et d’amitié. »

Ce sage précise qu’une fois les liens tissés, les échanges de cadeaux avaient lieu, et il arrivait qu’une famille offre un enfant à une autre en signe d’union. À ce moment-là, on disait que ces deux familles étaient déjà unies. « On pouvait même offrir des propriétés foncières en cadeau. D’autres choses que l’on échangeait étaient les enfants. Et à ce moment-là, on disait que telles familles étaient déjà unies, grâce à tel ou tel geste. »

Monsieur Bizimana souligne que l’union entre ces deux familles pouvait aller très loin, au point où, pour la concrétiser, les membres des familles se coupaient et buvaient le sang de l’autre, symbolisant ainsi le partage total de leurs biens.« Cette union allait si loin que des gens se coupaient et buvaient le sang de l’autre, et vice versa. C’était un signe que ce qui appartenait à l’un appartenait à l’autre. L’un ne pouvait pas être frappé par la pauvreté alors que l’autre était prospère, surtout si elles étaient liées par alliance. »
Actuellement, ce septuagénaire déplore que, de nos jours, la cohésion entre les familles tende à disparaître, en raison de l’égoïsme qui regagne peu à peu du terrain. Monsieur Bizimana regrette que certains parents ne soient plus capables de procéder à un partage équitable des biens entre leurs enfants, favorisant certains au détriment des autres. « De nos jours, les choses se compliquent davantage. Les gens font semblant de s’aimer, mais ils sont égoïstes et jaloux. La pauvreté est vraiment à l’origine de cette situation. Vous imaginez comment une femme peut en arriver à empoisonner son mari, ou comment une personne peut rendre visite à quelqu’un tout en portant du poison. »
Le septuagénaire Laurent Bizimana appelle donc les parents à servir de bons modèles pour leurs enfants et à enseigner à ceux-ci l’importance de préserver et de transmettre les valeurs culturelles.

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