Au Burundi, la 4e édition de la Semaine nationale de l’assurance a mis en lumière l’assurance agricole, présentée comme un levier clé pour la sécurité alimentaire et le développement économique. Si les autorités se disent engagées, les acteurs du secteur pointent encore plusieurs défis à relever pour rendre ce mécanisme pleinement opérationnel.
La quatrième édition de la Semaine dédiée à l’assurance s’est tenue au Burundi, dans un contexte où les autorités veulent renforcer le rôle des assurances dans le développement économique. Cette année, le thème retenu met un accent particulier sur l’assurance agricole, perçue comme un levier pour sécuriser la production nationale et lutter contre l’insécurité alimentaire.
Un thème en phase avec les priorités nationales
Le secrétaire général de l’Agence de Régulation et de Contrôle des Assurances (ARCA) a expliqué que le thème central choisi cette année s’aligne sur les priorités politiques et économiques actuelles du pays. Il s’agit de promouvoir l’assurance agricole, encore peu connue mais jugée stratégique pour stabiliser la production vivrière et garantir un stock alimentaire suffisant pour la population.
Malgré son potentiel, le secteur de l’assurance reste confronté à plusieurs défis. Le président de l’Association des Assureurs du Burundi (ASSUR), Rénovat Gahungu, a mentionné :
- Une législation non adaptée à l’évolution du marché,
- Le manque de formation des professionnels,
- Une faible sensibilisation du public,
- Des décisions de justice parfois inappropriées.
Il appelle à une meilleure coordination entre tous les acteurs pour renforcer notamment l’assurance agricole.
Les attentes du monde agricole : entre opportunités et obstacles
La Confédération des Associations pour la Production Agricole (CAPAD), représentée par Joseph Ndayishimiye, a salué l’intégration de l’agriculture dans le système d’assurance. Mais elle a également pointé plusieurs obstacles : Les aléas climatiques,et le manque d’intrants agricoles : fertilisants, semences sélectionnées, produits phytosanitaires.
La CAPAD recommande un engagement accru du gouvernement dans le soutien au secteur agricole, pour que l’assurance devienne réellement utile aux producteurs.
Face aux inquiétudes des agriculteurs, le secrétaire général de l’ARCA a rassuré que les cultivateurs ayant souscrit une assurance recevront des indemnisations en cas de pertes dues aux aléas climatiques. Il a aussi promis que l’approche sera clarifiée dans les prochains mois par les autorités compétentes.
Dans son discours de lancement, le Vice-Président de la République, Prosper Bazombanza, a réaffirmé que le cadre légal pour soutenir l’assurance est désormais en place. Il a assuré que les agriculteurs bénéficieront d’une meilleure protection, et que le gouvernement est pleinement engagé dans le développement du secteur agricole et de l’assurance, piliers de la croissance économique nationale.
Un secteur à fort potentiel, mais à accompagner
La 4e Semaine nationale de l’assurance s’est tenue alors que le chiffre d’affaires du secteur représente désormais plus de 40 % du marché global des services financiers au Burundi. Mais pour que l’assurance agricole devienne un outil efficace de résilience et de croissance, des efforts importants restent à fournir, tant sur le plan réglementaire que technique et éducatif.