Dans son dernier discours à la nation, le président burundais Évariste Ndayishimiye a abordé plusieurs problématiques liées aux droits des employés dans le pays. Il a exprimé des préoccupations concernant des pratiques abusives dans certaines entreprises et a appelé à des réformes urgentes pour garantir une meilleure protection des travailleurs.
Le président a évoqué la situation préoccupante de certains employeurs qui négligent leurs obligations légales vis-à-vis de leurs employés. Selon lui, des employés se trouvent privés de leur sécurité sociale, et certains ne bénéficient même pas de soins de santé appropriés. Il a également dénoncé les renvois abusifs, une pratique qu’il considère inacceptable et nuisible à la dignité des travailleurs.
“Nous avons entendu que parmi vous se trouvent certains qui bafouent les droits des employés. Certains ne cotisent pas pour garantir leur sécurité sociale, d’autres ne bénéficient pas de soins de santé. Il y en a même qui procèdent à des renvois abusifs.”
Un autre point soulevé par le président concerne les insuffisances dans certaines législations internes des entreprises, notamment en ce qui concerne les congés de maternité. Il a spécifiquement critiqué les entreprises où il est prévu que les femmes en congé de maternité ne perçoivent que la moitié de leur salaire. Selon lui, cette mesure est injuste et préjudiciable pour les femmes, et il a salué les leaders d’entreprises qui choisissent de ne pas appliquer de telles pratiques.
“Nous saluons positivement les leaders qui ne se précipitent pas à appliquer ce genre de décisions.”
Le président a lancé un appel direct aux autorités compétentes, les incitant à réviser et à corriger immédiatement ces lacunes dans les règlements d’ordre intérieur des entreprises ainsi que dans le Code du travail. Il a insisté sur la nécessité de garantir que les droits des employés soient respectés et protégés de manière efficace.
“Nous interpellons les autorités compétentes pour qu’elles corrigent immédiatement ces lacunes dans les règlements d’ordre intérieur ainsi que dans le Code du travail.”
Le président a également souligné un manque de compréhension parmi certains employés concernant leurs droits. Selon lui, de nombreux travailleurs ne sont pas suffisamment informés sur le rôle des organisations qui défendent leurs droits et n’écoutent même pas leurs préoccupations. Il a recommandé à ces employés de s’informer davantage sur leurs droits et de comprendre que, contrairement à la vision de certains, un employé n’est pas un “objet” que l’on utilise et jette, mais un acteur clé de la production.
“Un employé n’est pas un objet que l’on utilise et que l’on jette une fois user. Un employé, c’est quelqu’un qui apporte un capital d’intelligence et de force afin de travailler ensemble et augmenter la production.”
Enfin, le président a souligné que, de la production obtenue, chaque employé doit pouvoir tirer profit de manière équitable. Il a insisté sur l’importance d’une rémunération proportionnelle aux efforts fournis par chacun, afin d’assurer une relation de travail juste et bénéfique pour toutes les parties.
“Ainsi, de la production obtenue, chacun doit pouvoir tirer profit, en recevant une part proportionnelle à ses efforts.”
Le discours du président Évariste Ndayishimiye met en lumière plusieurs problèmes structurels liés aux droits des employés au Burundi, notamment l’absence de protections sociales adéquates, des pratiques abusives comme les renvois injustifiés et des lacunes législatives. Il appelle à une réforme urgente des lois du travail et insiste sur la nécessité d’une répartition équitable des bénéfices du travail. En fin de compte, le président a exprimé son souhait de promouvoir une relation de travail plus juste, où les droits des employés sont pleinement respectés et protégés.
