Dans le quartier Nyabugete, commune Mugere, l’aviculteur Urbain Kwizera s’est spécialisé dans l’élevage des canards. Parti avec une vingtaine de palmipèdes seulement, il en compte aujourd’hui plus de 400. Séduit par la rentabilité et la résistance de ces volailles, il partage son expérience et les défis rencontrés dans cette activité prometteuse.
Urbain Kwizera est un aviculteur habitant le quartier Nyabugete, dans la commune Mugere de la province de Bujumbura. Parmi ses palmipèdes figurent plusieurs espèces de canards. Il fait savoir qu’il a préféré l’élevage de ces oiseaux en raison de leurs rendements à courte durée.
« J’élève plus de 400 canards de différentes espèces. Mais j’ai débuté avec moins de 20 canards. Aujourd’hui, plus de 1 800 canards sont passés par mon nichoir, tous descendants des 26 canards de départ. Une seule cane peut donner jusqu’à 120 canetons en une année », explique-t-il.
Selon lui, les maladies ne sont pas souvent fréquentes chez les canards, contrairement à d’autres volailles.
« L’élevage des poules m’a demandé beaucoup de temps. Mais un canard peut passer une année entière sans être attaqué par une maladie », ajoute-t-il.
Kwizera précise également que les canes locales ont une particularité : elles peuvent couver les œufs d’autres volailles en les traitant comme les leurs.
« Une cane de race locale peut couver les œufs d’autres volailles, car la durée moyenne de couvaison varie entre 30 et 33 jours. Elle peut couver l’œuf d’une dinde, d’une oie, d’une autre cane, voire celui d’une poule. En fait, elle peut couver les œufs de n’importe quelle volaille », explique-t-il.
Quant aux oies — une autre espèce de canards domestiques — elles jouent également un rôle de gardiennage grâce à leur instinct d’alerte.
« Il y a des canards qui préviennent lorsqu’une personne étrangère entre dans la cour pendant la nuit. Ils alertent leur propriétaire en poussant des cris », raconte l’aviculteur.
Malgré les rendements appréciables que procure cet élevage, Urbain Kwizera reconnaît qu’il existe plusieurs défis, notamment le manque de moyens financiers pour démarrer.
« L’investissement de départ n’est pas facile. Il faut construire les enclos, aménager les espaces d’eau et nourrir les canards. Mais avec la patience, les bénéfices sont certains », confie-t-il.
Sur le plan économique, les produits issus de cet élevage sont très rentables. L’œuf pondu par une cane se vend à plus de 15 000 FBu, tandis que le prix du kilo de viande de canard dépasse 45 000 FBu, selon les informations recueillies auprès d’autres aviculteurs.
« Selon notre expérience, le canard doit avoir accès à de l’eau pour nager et se baigner. D’ailleurs, je vends les fientes à 500 FBu le kilo. Ce ne sont pas des immondices, mais une véritable richesse », conclut Urbain Kwizera, tout sourire.