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Parc national de la Ruvubu : biodiversité riche, infrastructures pauvres

Malgré sa biodiversité exceptionnelle, le parc national de la Ruvubu peine à attirer les visiteurs. En cause : un manque criant d’infrastructures, d’expertise, et de services de base. Face à cette situation, les responsables du site et les experts en écotourisme appellent à une mobilisation des acteurs publics et privés pour relancer le secteur.

Le parc national de la Ruvubu, situé dans la province de Buhumuza, recèle un potentiel touristique important grâce à sa richesse en biodiversité. Cependant, ce potentiel est largement sous-exploité en raison de multiples défis structurels et logistiques.

Parmi les principaux obstacles rencontrés figurent le manque d’eau potable, l’insuffisance d’infrastructures hôtelières confortables, l’absence d’experts en écotourisme, les difficultés de transport, les coupures fréquentes d’électricité et, parfois, un comportement inapproprié du personnel d’accueil, tel que des sollicitations de pourboires ou de l’aumône.

Ces lacunes affectent négativement les revenus générés par le parc, qui restent bien en deçà de ceux enregistrés dans d’autres parcs nationaux de la région d’Afrique de l’Est.

Selon Roger Niyonkuru, vice-président du parc, le site s’étend sur 50 800 hectares et abrite une faune et une flore remarquables. On y trouve notamment des oiseaux migrateurs venus d’Europe, des herbivores, des primates, des reptiles, des carnivores, ainsi qu’une grande diversité végétale, incluant des plantes médicinales.

Les habitants de la province de Buhumuza reconnaissent également que le parc regorge d’espèces floristiques et fauniques susceptibles d’attirer de nombreux visiteurs, si les conditions d’accueil étaient améliorées.

Pour Désiré Muhoza, experte en écotourisme originaire de Rutana, le manque de routes praticables, les problèmes d’approvisionnement en carburant et l’absence d’hébergements adaptés sont autant d’éléments qui découragent les touristes. Elle souligne que même les visiteurs prêts à dépenser voient leurs moyens inutilisés, faute de services adéquats et d’accès à des informations fiables sur le site.

Elle appelle la communauté scientifique et les étudiants à s’intéresser davantage au secteur du tourisme, notamment par la recherche et la vulgarisation des atouts locaux.

Le responsable du parc, Roger Niyonkuru, admet que l’approvisionnement en eau potable reste un véritable casse-tête, parfois assuré à vélo, faute de meilleure alternative. Il lance un appel aux investisseurs privés pour améliorer les infrastructures, notamment hôtelières, et moderniser les équipements.

Il encourage également les entrepreneurs à soutenir les guides locaux et les initiatives écotouristiques, afin de valoriser durablement le site tout en stimulant l’économie locale.

Le parc national de la Ruvubu possède un fort potentiel touristique, mais celui-ci reste largement inexploité à cause de défis logistiques, d’un manque d’investissement et d’une faible professionnalisation du secteur. Des efforts coordonnés entre l’État, les privés et la société civile sont nécessaires pour en faire un pôle écotouristique régional compétitif.

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