La Commission nationale indépendante des droits de l’homme alerte sur le rapatriement forcé de 82 000 réfugiés burundais que la Tanzanie prévoit avant le 30 mars 2026. Mgr Martin Blaise Nyaboho juge ce délai irréaliste, surtout en pleine saison des pluies, et appelle à un report afin de garantir un retour digne et gérable pour le Burundi.
Environ 82 000 réfugiés sont menacés d’être rapatriés de force par le gouvernement tanzanien avant le 30 mars 2026. L’annonce a été faite ce mardi par Mgr Martin Blaise Nyaboho, président de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH), lors d’un atelier d’échange sur la collaboration entre la CNIDH et le parlement burundais, tenu dans la ville de Ngozi, en province Butanyerera, depuis ce mardi jusqu’à ce mercredi 26 novembre 2025.
Cependant, Mgr Nyaboho estime que le délai de 2 à 3 mois fixé pour organiser ce retour massif, en pleine saison des pluies, est irréaliste. Il appelle donc le gouvernement burundais à demander à la Tanzanie le report de cette opération, afin qu’elle soit organisée plutôt en juillet ou août, lorsque les conditions climatiques seront plus favorables.
Selon lui, à la date du 30 mars 2026, la Tanzanie aura expulsé 82 000 réfugiés burundais de son territoire. Il indique que cette nouvelle a profondément attristé les membres de la Commission, car ils craignent que cet afflux massif soit difficile à gérer par le gouvernement burundais, surtout dans un délai aussi court, alors que le pays accueille déjà des réfugiés congolais.
Mgr Nyaboho invite également les Burundais concernés à se préparer psychologiquement à rentrer dans leur pays, affirmant qu’ils reviendront dans une patrie où règnent la paix et la sécurité.
Il convient enfin de signaler que cette déclaration intervient alors qu’un groupe tripartite, composé du gouvernement burundais, du gouvernement tanzanien et du HCR, est actuellement réuni à Dar es Salaam depuis ce mercredi pour discuter de cette question.
