Les membres de la communauté africaine devraient normalement privilégier le dialogue et le consensus pour régler tous les différends entre les uns et les autres. C’est l’avis de M. Olivier Nkurunziza, député au sein de l’Assemblée de l’Afrique de l’Est (EALA : Eastern African Legislative Assembly). Ce député burundais souligne qu’après les combats qui font rage à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), les divisions entre les pays membres de cette communauté ne font qu’empirer la situation et craignent une dislocation, comme cela a été le cas par le passé, avant de mentionner que les projets de développement communs ne peuvent pas être réalisés dans un contexte de conflit.
Dans cet entretien accordé à la radio Indundi Culture, le député burundais, siégeant au sein de l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est, Olivier Nkurunziza, s’est exprimé sur les conflits à l’est de la République Démocratique du Congo. Il rappelle d’abord les piliers sur lesquels cette communauté a été construite, une communauté ayant une même destinée. Il indique qu’il avait été convenu de créer un marché commun pour cette communauté, qui compte actuellement plus de 300 millions d’habitants, d’établir une union douanière, d’utiliser une monnaie unique, de constituer une confédération avant de parvenir à une fédération, ainsi que d’organiser des sommets des chefs d’État pour prendre des décisions.
Pour le député Olivier Nkurunziza, les conflits entre les États handicapent les échanges de biens et de services : “Actuellement, il y a la fermeture de la frontière entre le Burundi et le Rwanda, il y a une crise entre le Rwanda et la RDC, et tout cela handicape ce rêve qui devrait normalement permettre à la population de l’EAC de circuler, de faire des échanges et de se sentir chez elle.”
Nkurunziza rappelle aussi qu’auparavant cette même communauté a connu des conflits ayant abouti à une dislocation : “Il y a eu une crise entre la Tanzanie et l’Ouganda du temps d’Idi Amin Dada, mais nous avons encore une fois repensé à la constituer en famille, et aujourd’hui, avec la crise, nous risquons d’en arriver là ! Si les uns et les autres s’attaquent, nous devrions rester unis et maintenir une même vision.”
Pour relever tous ces défis qui affectent la communauté de l’Afrique de l’Est, le député Olivier Nkurunziza propose que les chefs d’État se réunissent pour discuter et dégager une solution adéquate afin de mettre fin aux hostilités, d’autant plus que les pertes humaines touchent cette même communauté. Ce député n’écarte pas non plus la mise en place d’une force régionale, mais souligne que cette force ne sera efficace que si une confédération est d’abord mise en place, d’autant plus que la récente tentative de résolution de la crise à l’Est de la République Démocratique du Congo a échoué. Le meilleur moyen de rendre la communauté stable reste de privilégier le dialogue et le consensus en cas de conflit.