Depuis le 3 février 2025, les transporteurs de la province de Makamba sont en grève en raison de la pénurie de carburant qui frappe la région depuis près de deux mois. Face à l’augmentation des coûts d’approvisionnement en Tanzanie, ils sont contraints d’augmenter leurs tarifs, ce qui entraîne des amendes et exacerbe les tensions avec les autorités et les passagers. La situation a des répercussions sociales et économiques, aggravées par des accusations de corruption et des malentendus au sein des familles des chauffeurs
Ces malentendus entre les transporteurs utilisant des véhicules de type Probox dans la province de Makamba et les contrôleurs routiers ont conduit à un mouvement de grève dès le matin du lundi 3 février 2025.
Selon les chauffeurs, ils travaillent à perte en raison du manque de carburant dans les stations-service de cette province depuis près de deux mois.
Ils expliquent que, pour assurer un service minimum, ils sont obligés de s’approvisionner en carburant en République Unie de Tanzanie, où le litre d’essence coûte près de 10 000 francs à cause de la dévaluation de la monnaie burundaise.
Ils ajoutent qu’ils ont été contraints d’augmenter le prix du ticket, ce qui entraîne des amendes sévères de la part de la police de roulage, allant de 500 000 à 700 000 francs burundais.
En conséquence, ces chauffeurs affirment que cette situation génère des malentendus, tant avec leurs employeurs qu’avec leurs familles. Selon les chauffeurs contactés, leurs épouses les accusent de gaspiller de l’argent dans des relations douteuses avec d’autres femmes.
Les passagers, quant à eux, estiment que cette situation favorise la corruption parmi les policiers, qui exigent des pots-de-vin sous prétexte de faire respecter les prix du ticket de transport, ce qui paralyse les voyages.
Les chauffeurs persistent en affirmant qu’ils reprendront le travail dès que le carburant sera distribué dans les stations-service locales. Selon eux, les stations-service en dehors de la capitale économique Bujumbura sont négligées, contrairement à celles de la ville.
Il convient de signaler que ce même mouvement avait déjà été lancé par les agences de transport de la province de Makamba, qui affirment également travailler à perte, car lorsqu’elles s’approvisionnent sur le marché noir en Tanzanie, elles sont contraintes de respecter les prix officiels, ce qui est pratiquement impossible.
Le 29 décembre 2023, lors de l’émission publique, le Président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye, a précisé que la pénurie de carburant observée au Burundi est liée au manque de devises. Ndayishimiye a reconnu qu’il n’est pas facile de maîtriser la pénurie de carburant que connaît actuellement le pays.