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Gitega : bornage foncier et indemnisations, une situation en suspens

De nombreux habitants à Gitega se disent pris au piège de projets publics restés en suspens. Leurs terres ont été bornées pour accueillir des infrastructures d’intérêt national, mais trois ans plus tard, aucun chantier n’a démarré ni indemnisation versée. Entre frustrations et attentes, ils interpellent les autorités sur leur droit à la revalorisation.

Des habitants de la commune de Gitega, disposant de terres, de parcelles ou encore de maisons dans les quartiers Bwoga, Karera, Mushasha, Nyabututsi et sur les collines Rutegama, Nyabututsi et Mugoboka, se retrouvent aujourd’hui dans une situation d’incertitude.

Depuis plus de trois ans, des opérations de bornage ont été menées sur leurs propriétés, dans le cadre de projets d’infrastructures d’intérêt public. Parmi eux, figure notamment la construction d’une autoroute censée relier la RN n°2 à la RN n°18, en traversant plusieurs quartiers de la commune. Un autre projet prévu concerne la réalisation d’un chemin d’accès et d’infrastructures connexes à partir de la commune Musongati, dans la province Burunga. Le site de Nyabututsi devrait, quant à lui, accueillir le futur palais du Sénat burundais.

Mais depuis ces délimitations foncières, aucun chantier n’a véritablement démarré. Résultat : les anciens propriétaires se disent lésés, car ils ne peuvent ni valoriser leurs terres ni initier de projets de développement personnel sur ces parcelles. Ils déplorent notamment le fait de ne pas pouvoir bénéficier des revenus que leurs propriétés auraient pu générer.

Ce sentiment d’injustice est renforcé par l’évolution du marché immobilier dans la zone. Alors que leurs terres sont gelées par les projets publics, d’autres riverains, dont les propriétés n’ont pas été concernées, continuent de profiter de l’essor foncier. Les prix des parcelles voisines ne cessent de grimper.

Face à cette situation, les anciens propriétaires s’impatientent. Les travaux de comptage et d’évaluation ayant été effectués depuis longtemps, ils s’attendaient à une indemnisation rapide. Ils appellent désormais les autorités compétentes à agir, afin qu’ils soient réhabilités dans leurs droits et puissent bénéficier, eux aussi, des dividendes de leurs biens.

Interrogé à ce sujet, Emery Niyonzima, chef d’agence de l’Office burundais de l’urbanisme et de l’habitat à Gitega, reconnaît les lenteurs du processus. Il explique que ces projets d’envergure dépendent fortement de la disponibilité des financements publics. Il en appelle à la patience des concernés, le temps que les moyens soient réunis pour procéder aux indemnisations.

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