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Vision 2040-2060 : l’OLUCOME exige rigueur budgétaire, travail accru et lutte sans faille contre la corruption

Le président de l’OLUCOME, Gabriel Rufyiri, appelle à un engagement collectif pour concrétiser la vision 2040-2060 du Burundi. Il plaide pour une gestion rigoureuse des ressources, un changement des habitudes de travail et une lutte ferme contre la corruption, conditions qu’il juge indispensables pour atteindre les objectifs fixés.

Le président de l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Économiques (OLUCOME), Gabriel Rufyiri, appelle à un engagement collectif et rigoureux pour concrétiser la vision 2040-2060 du Burundi. Il insiste sur l’importance d’arrimer les droits économiques, sociaux et culturels aux indicateurs et objectifs définis dans ce cadre stratégique national.

Des droits indissociables de la vision nationale

Selon M. Rufyiri, les droits économiques, sociaux et culturels sont au cœur de la vision nationale, car ils se reflètent dans les neuf indicateurs qui matérialisent les cinq piliers de la stratégie. Ces droits, inscrits dans le Pacte international ratifié par le Burundi en 1990, couvrent douze domaines clés : logement adéquat, alimentation, eau et assainissement, habillement, santé, sécurité sociale, protection de la famille et de la maternité, éducation, culture, travail, sécurité et hygiène au travail, ainsi que liberté syndicale.

Il souligne que les 22 objectifs de la vision 2040-2060 ciblent chacun un indicateur spécifique, avec des niveaux de référence pour 2040 et 2060 établis sur la base d’analyses scientifiques. Si la situation actuelle est jugée « alarmante » par l’OLUCOME, des évaluations annuelles impliquant le gouvernement, la société civile, les médias et d’autres partenaires devraient permettre d’en mesurer les progrès.

Un budget sous forte contrainte

Le président de l’OLUCOME rappelle que la réalisation de ces droits nécessite des moyens financiers conséquents. Or, le budget général de l’État adopté en juin dernier prévoit environ 5 300 milliards de francs de dépenses pour 4 700 milliards de recettes. Les recettes courantes couvrent essentiellement les charges courantes (salaires, fonctionnement des services publics), tandis que les investissements dépendent largement de financements extérieurs, estimés à près de 2 000 milliards de francs.

« On ne peut pas développer un pays sur la base des seuls appuis extérieurs. Il faut miser sur les fonds propres, et pour l’instant, nous en manquons cruellement », avertit M. Rufyiri. Pour lui, la solution passe par une politique d’austérité budgétaire, appliquée à tous les niveaux, et par une réorientation des dépenses vers les secteurs porteurs de croissance.

Changer le rapport au travail

Au-delà des questions budgétaires, l’OLUCOME estime qu’il faut revoir les habitudes de travail. M. Rufyiri déplore que certains marchés ferment dès 17 heures et que, dans certains services publics ou privés, les agents quittent leur poste dès 15 heures. Il propose d’organiser des horaires par relais, allant jusqu’à un fonctionnement 24 heures sur 24 pour certaines activités économiques, afin de maximiser la production et le commerce.

Il appelle également les médias à jouer un rôle actif dans la sensibilisation, par des émissions et débats sur les enjeux économiques et sociaux liés à la vision nationale.

Lutte contre la corruption : condition incontournable

Le président de l’OLUCOME rappelle que la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption sont des conditions indispensables à la réussite de la vision 2040-2060. Il cite l’exemple de l’optimisation de l’utilisation des biens immobiliers publics, qui permettrait d’éviter des dépenses de location excessives.

Il salue la décision récente du chef de l’État de mettre fin à la location de propriétés privées pour le palais présidentiel et invite à étendre ce type de mesures à d’autres institutions.

Rufyiri souligne enfin l’importance de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, dont l’adoption a été retardée par diverses résistances. Il salue l’annonce, lors de la semaine de la diaspora, de la création d’une agence nationale dédiée, et exhorte tous les membres du gouvernement, à commencer par le Premier ministre, à soutenir cette politique.

« La vision ne pourra se concrétiser que si la lutte contre la corruption devient une action claire, ferme et partagée par tous », conclut-il.

Journaliste reporteur , fact-checker, créateur de contenus, responsable des réseaux sociaux à la Radio Indundi Culture, et contributeur wikimedien

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