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Burundi–Rwanda–RDC : des jeunes entrepreneurs pris au piège des tensions régionales

Des jeunes entrepreneurs du Burundi, Rwanda et de la RDC, affirment que la situation politico-sécuritaire qui a occasionné la fermeture des frontières entre certains pays de la région d’Afrique centrale a eu un impact négatif sur leurs activités économiques. Lors d’une rencontre tenue ce jeudi 12 septembre 2025 à Bujumbura et qui réunit des jeunes originaires de ces trois pays, ces derniers ont appelle les dirigeants de leurs États à engager un dialogue en vue de trouver des solutions aux obstacles qui entravent la mise en œuvre de leurs projets.

Des jeunes entrepreneurs du Burundi, du Rwanda et de la RDC affirment que la situation politico-sécuritaire ayant entraîné la fermeture des frontières entre certains pays d’Afrique centrale a eu un impact négatif sur leurs activités économiques. Lors d’une rencontre organisée ce jeudi à Bujumbura, ces jeunes ont appelé les dirigeants de leurs États à engager un dialogue pour lever les obstacles qui entravent la mise en œuvre de leurs projets.

Les participants soulignent que la fermeture des frontières a perturbé leurs initiatives de développement. Arthémon Ndagijimana, originaire de la commune de Cibitoke dans la province de Bujumbura, témoigne :
« Je faisais le commerce des mangues et des mandarines entre le Burundi, la RDC et le Rwanda. Le commerce a chuté suite à la fermeture des frontières terrestres entre le Burundi et le Rwanda. Aujourd’hui, il n’est plus facile de continuer cette activité », déplore-t-il.

Ces difficultés touchent également Busoro Félix et Muteyimana Anita, deux jeunes Rwandais présents à la rencontre. Eux aussi affirment que l’insécurité a lourdement affecté le commerce transfrontalier qu’ils exerçaient, allant jusqu’à provoquer un recul de leurs activités.
« Je vends des fruits et légumes via la frontière Gisenyi-Goma. Parfois, nous transportons nos marchandises et découvrons que les frontières sont fermées. Nous ne parvenons alors pas à vendre », regrette M. Busoro.

Face à ces contraintes, certains jeunes se tournent vers l’auto-emploi, mais se heurtent à la réduction des marchés et débouchés. C’est le cas de Sadiki Akili, originaire de la RDC :
« Nous produisons du pilipili yetu (notre piment). Le marché que nous trouvons au Burundi ne suffit pas. Et il n’y a pas de passage pour aller au Rwanda », s’indigne-t-il.

Cette conférence régionale des jeunes d’Afrique centrale a été organisée par l’institution de l’Ombudsman du Burundi. Aimée Laurentine Kanyana, Ombudsman du Burundi et coordinatrice de la région Afrique centrale au sein de l’Association des Ombudsmans et Médiateurs Africains, a voulu rassurer les participants :
« Ces relations doivent être fondées sur la paix et la sécurité. Nul ne peut quitter un pays voisin pour venir perturber le Burundi, pas plus qu’il ne peut se permettre de le faire pour le Rwanda ou la RDC. Cette rencontre marque un début, pour dire aux jeunes qu’aucune frontière n’est fermée pour eux », a-t-elle déclaré.

Depuis janvier 2024, les frontières entre le Burundi et le Rwanda sont fermées, une mesure décidée par le Burundi en raison de ce qu’il qualifie de « mauvais voisinage » avec les autorités rwandaises, selon l’ancien ministre de l’Intérieur. Quant aux frontières entre le Rwanda et la RDC, elles sont régulièrement perturbées par les combats acharnés opposant les Forces armées de la RDC (FARDC) aux rebelles du M23, qui se sont intensifiés ces derniers mois.

Par ailleurs,les experts en paix et sécurité estiment que le dialogue entre les dirigeants des pays en conflit devrait être une priorité afin de trouver une solution durable aux différends persistants en Afrique centrale.

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