Alors que la Banque de la République du Burundi développe une nouvelle stratégie d’éducation financière pour encourager l’usage des paiements électroniques, le débat sur les plafonds de transfert refait surface. Tandis que certains plaident pour une augmentation des montants autorisés, la banque centrale met en avant des impératifs de sécurité.
La Banque de la République du Burundi est en train de développer une nouvelle stratégie d’éducation financière, selon le directeur des systèmes de paiement, Libère Nduwimana.
“Cela est fait pour informer la population de l’existence de ces systèmes de paiement et des moyens de paiement, afin qu’elle puisse connaître d’autres alternatives que l’argent en espèces, le cash”, martèle-t-il.
Cependant, la secrétaire permanente au sein du ministère du Commerce, Christine Niragira, estime que les plafonds autorisés pour les transferts de monnaie électronique sont encore trop bas et plaide pour une révision à la hausse.
“Y a-t-il un mécanisme déjà en place pour maîtriser ou contrôler la masse monétaire en circulation sur les plateformes Lumicash, Ecocash ou encore E-noti ? Peut-être faudrait-il revoir à la hausse les montants autorisés, au regard des transactions effectuées. Je pense qu’il serait envisageable d’augmenter les plafonds des virements effectués par téléphone ou via d’autres systèmes électroniques”, propose-t-elle.
En réponse, Libère Nduwimana met en garde contre les risques de vol :
“Nous n’allons pas augmenter les montants, pour des raisons de sécurité. Actuellement, il n’est pas possible d’autoriser des retraits de 15, 20 ou 30 millions sur les plateformes électroniques comme Ecocash, Lumicash et autres. Les montants doivent être inférieurs. En cas de vol, il y aurait un risque de ne pas pouvoir récupérer l’argent rapidement. C’est pourquoi nous allons limiter les montants, afin que les pertes en cas de vol soient minimales et que les petits montants puissent être plus facilement récupérables”, précise-t-il.
Le directeur des systèmes de paiement à la banque centrale ajoute que des systèmes plus sécurisés existent pour les gros montants.
“Lorsque le montant à transférer est inférieur à 15 millions, il existe le système de compensation automatisée ACH. Si le montant est supérieur à 15 millions, on utilise le système de transfert en temps réel de gros montants, appelé Real-Time Gross Settlement (RTGS)”, conclut-il.