Vingt-neuf ans après l’assassinat de l’archevêque de Gitega, Monseigneur Joachim Ruhuna, l’Église catholique du Burundi a commémoré sa mémoire à la cathédrale Christ-Roi de Mushasha. Fidèles, prêtres et évêques se sont rassemblés pour honorer son héritage spirituel, dénoncer les violences subies par les serviteurs de Dieu et appeler les chrétiens à demeurer vigilants dans la foi.
Vingt-neuf ans après l’assassinat de feu Monseigneur Joachim Ruhuna, l’archevêque de Gitega tué le 9 septembre 1996, l’Église catholique du Burundi a rendu hommage à cet illustre pasteur lors d’une messe de commémoration célébrée à la cathédrale Christ-Roi de Mushasha.
La cérémonie a été présidée par l’archevêque émérite, Monseigneur Simon Ntamwana, entouré de nombreux prêtres venus de différents horizons. Dans son homélie, il s’est appuyé sur l’Évangile selon saint Luc, qui invite les chrétiens à garder leurs lampes allumées, pour exhorter les fidèles à demeurer vigilants et courageux dans leur témoignage de foi.
Monseigneur Ntamwana a rappelé que les chrétiens sont appelés à être les porte-parole de leurs semblables, suivant l’exemple de Monseigneur Ruhuna et de nombreux autres serviteurs de l’Église tombés dans des circonstances similaires. « Témoigner de l’amour de Dieu avec courage reste notre mission », a-t-il insisté.
Cette commémoration a aussi été l’occasion d’évoquer d’autres figures de l’Église catholique au Burundi, victimes de violences au fil de l’histoire : le nonce apostolique Michael Courtney, des prêtres et de nombreux chrétiens laïcs. « Le pays n’a cessé de faire disparaître des envoyés de Dieu, depuis l’arrivée des premiers missionnaires en Afrique », a regretté l’archevêque émérite.
Il a mis en garde contre cette attitude de rejet, perçue comme un manque de respect envers les serviteurs du Seigneur. Pour lui, la principale leçon à tirer de l’assassinat de son prédécesseur est de revenir à l’amour de Dieu, valeur que celui-ci a toujours incarnée en tout temps et en tout lieu.
Des gerbes de fleurs ont été déposées sur la tombe de Monseigneur Ruhuna et sur le monument érigé en sa mémoire. La foule nombreuse de consacrés et de fidèles a réaffirmé son attachement à son héritage spirituel et a de nouveau appelé à la justice, tout en gardant confiance dans le jugement divin.
