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La planification familiale, encore une marche à faire

En dépit des efforts soutenus fournis par le gouvernement du Burundi et ses partenaires pour sensibiliser la population à la planification familiale, les résultats restent encore mitigés. Au cours des séances de sensibilisation communautaires sur la planification familiale et la nutrition organisées par le MSPLS à travers le projet Nkuriza en province de Cibitoke, les agents de santé communautaires qui travaillent dans ce domaine au quotidien reconnaissent que l’adhésion au programme n’est pas encore satisfaisante du moment qu’il y a des ménagent qui comptent jusqu’à 8 enfants. L’administration à la base précise qu’un population nombreuse entrave le développement et a décidé de faire la sensibilisation à la PF une priorité.

« Partons d’ici, c’est une affaire de femmes ! », lance un jeune homme de la colline Rubirizi, en commune Mugina. Plus loin, une jeune femme, un seau à la main allant puiser de l’eau au ruisseau d’en bas martèle : « Je les mettrai au monde jusqu’à ce qu’aucun ne reste en moi » ! Ce scepticisme ainsi affiché découle de plusieurs facteurs. Ntukamazina Angélique, agent de santé communautaire de la colline Rugajo en commune Mugina, souligne qu’en plus du poids de la culture, les églises constituent un frein à l’adhésion au programme de PF. Elle ajoute que les femmes sont les plus réticents, craignant les effets secondaires des méthodes contraceptives. Pour son travail au quotidien, elle demande aux responsables sanitaires d’être à leur côté sur les collines car les agents de santé communautaires comme elle, sont taxés de travail rémunéré.
« Le manque de dialogue entre les couples, les églises, sont les principales barrières à la planification familiale », déplore Nkunzimana Désiré, agent de santé communautaire de la colline Muyange à Mugina.
Il souligne également qu’en cas d’échec de l’une ou l’autre méthode contraceptive entraine une fausse propagande sur toutes les méthodes existantes au lieu de se rendre aux structures de soins pour essayer une autre méthode compatible à l’organisme.

Un frein au développement
La population nombreuse est une préoccupation de l’administration communale à Mugina. Pour Jackson Ndayisaba, conseiller communal chargé des questions économiques, de développement et des statistiques, c’est une question cruciale qui a des implications économiques, sociales et même sécuritaires. Les familles ne parviennent plus à subvenir aux besoins de leurs enfants, beaucoup d’abandons scolaires et des grossesses non désirées pour amplifier davantage le poids démographique
Il indique que pour ces raisons, l’administration a décidé de mettre tout le paquet, en inscrivant à l’ordre du jour la question de planification familiale dans toutes les séances de sensibilisation.
Des modèles à encourager
Ntirampeba Shabani, habite sur la colline Muyange de la commune Mugina. Père de 8 enfants dont 2 paires de jumeaux, a pris une décision assez rare dans sa localité, la vasectomie. « En concertation avec ma femme, j’ai décidé de prendre cette décision, malgré les critiques de mon entourage. Je peux témoigner et sensibiliser les autres hommes qui confondent cette opération à la castration », confie-t-il.
Kirimabagabo Phénias, 6 enfants, voyant la difficulté de nourrir ses enfants et la dégradation de la santé de sa femme, a conseillé à cette dernière de se confier à la structure de soins. « Mon souci est que Dieu m’aide à élever ces 6 enfants, je n’ai plus besoins d’en rajouter d’autres.
Le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida dans son projet Nkuriza, a adopté la stratégie de Ciné mobile pour livrer, en faveur des populations sans accès facile aux services de la planification familiale, des messages de santé de la reproduction et de nutrition, en communes Mugina et Mabayi, de la province de Cibitoke.

 

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