Plus de deux ans après son exhumation, la dépouille de l’ex-roi du Burundi, Mwambutsa IV, sera-t-elle ou non rapatriée au Burundi ?
La question déchire la famille du monarque, qui a plaidé ses arguments mercredi devant un tribunal de Genève.
La cause a été entendue mercredi 11 mars devant le tribunal civil de Genève en Suisse.
À la barre, la fille de Mwambutsa IV, Rosa Paula Irigabiza, et sa demi-soeur, Collette Berete Uwimana, qui souhaitent le rapatriement de la dépouille de l’ex-roi au Burundi. Cependant, une des nièces du monarque, Esther Kamatari, s’y oppose vivement.
C’est elle qui a porté l’affaire entre les mains de la justice suisse après l’exhumation du corps de son oncle en 2012. Elle réclame le respect ultime du dernier testament de l’ex-roi burundais.
À qui appartient la dépouille de Mwambutsa IV ?
Mwambutsa IV a été enterré à Meyrin en 1977, conformément aux volontés de son testament, onze ans après avoir été chassé du pouvoir en 1966 et avoir demandé l’asile en Suisse.
Plus de 35 ans après sa mort, la question qui déchire la famille du monarque est de savoir à qui appartient sa dépouille.
Elle appartient au peuple burundais, plaident sa fille et la demi-soeur de celle-ci. Selon leur avocat, Alain Marti, “la personne du roi est une personne sacrée qui ne s’appartient pas à lui-même mais à son peuple”, a-t-il affirmé devant le tribunal, rapporte l’Agence télégraphique suisse.
Selon Vincent Spira, l’avocat de la nièce du monarque, Esther Kamatari, le testament de l’ex-roi est clair et doit être respecté. Il rejette l’argument de l’intérêt public à rapatrier la dépouille au Burundi : “Le défunt appartient à lui-même. Va-t-on déplacer Napoléon des Invalides ?”, a-t-il questionné.
En 2012, la dépouille de Mwambutsa IV avait été exhumée en vue de son rapatriement. Depuis, les restes de l’ex-roi sont entreposés aux pompes funèbres en attendant une décision de la justice.
Mwambutsa IV Bangiricenge a régné sur le Burundi de 1915 à 1966. Il a accédé au trône à l’âge de 3 ans, lors de la mort de son père, avant de prendre les pleins pouvoirs à l’âge de 19 ans. Au total, sa famille a régné sur le Burundi pendant plus de trois siècles.