Longtemps considérées comme un lieu mystique et redouté, les eaux thermales de Mugara, situées dans la province de Burunga, sont aujourd’hui devenues une destination prisée pour leurs vertus thérapeutiques et leur valeur historique. Popularisé au début du XXe siècle par des missionnaires suédois, ce site attire désormais des visiteurs venus de tout le Burundi et des pays voisins, malgré un aménagement encore limité au regard de son potentiel.
Situées à environ 85 kilomètres de Bujumbura, sur la colline Mugara, dans la zone Gatete de la commune Rumonge, province de Burunga, les eaux thermales de Mugara sont à la fois un site naturel, historique et touristique. Connues aujourd’hui pour leurs vertus médicinales, elles n’ont pourtant pas toujours eu bonne réputation.
Autrefois considérées comme un endroit maléfique par les habitants riverains, ces eaux ont vu leur image évoluer au début des années 1900, grâce à l’intervention de missionnaires suédois. Selon Alexis Ndayisaba, ancien employé du site, ces missionnaires ont non seulement convaincu la population locale des bienfaits thérapeutiques des bains thermaux, mais ont également pris l’initiative de développer le site.
Ils ont ainsi construit la première piscine destinée aux femmes, en s’impliquant directement dans la sensibilisation et l’aménagement. Leur action a marqué un tournant décisif dans la perception et l’utilisation des eaux thermales de Mugara.
Très vite, le site a commencé à attirer des visiteurs venus de différentes régions du Burundi, mais aussi de pays voisins comme la République démocratique du Congo et la Tanzanie. Nombre d’entre eux venaient spécifiquement pour se baigner dans ces eaux réputées pour soulager, voire guérir, certaines affections. M. Ndayisaba affirme que plusieurs personnes ont constaté une amélioration de leur santé après y avoir pris des bains, en particulier pour des maladies comme les rhumatismes.
Aujourd’hui encore, les eaux thermales de Mugara continuent d’attirer de nombreux visiteurs, contribuant ainsi à générer des revenus pour la région. L’affluence est parfois telle que les responsables doivent organiser des tours, obligeant certains visiteurs à patienter jusqu’à ce que les premiers arrivés aient terminé leur bain. Cette situation met en évidence la nécessité d’étendre les infrastructures existantes pour mieux répondre à la demande croissante.
Le Burundi possède plusieurs sources d’eaux thermales aux propriétés curatives, mais peu sont véritablement aménagées à des fins touristiques. Le cas de Mugara illustre bien le potentiel encore largement inexploité de ces sites. Leur valorisation pourrait non seulement contribuer au développement du tourisme local, mais aussi offrir une alternative de soins naturels à la population.