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Difficile intégration des rapatriés à Cibitoke

Des rapatriés burundais de la province Cibitoke, venant de la République Démocratique du Congo, dénoncent les conditions d’intégration dans les communautés d’accueil. En effet, certains regrettent que leurs terres aient été spoliées ainsi que problème d’accès à l’éducation chez les enfants rapatriés. Les autorités habilitées reconnaissent ces difficultés et assurent que de démarches déjà entamées pour trouver solution à ces problèmes.

Ces burundais, provenant du camp de déplacés de Rusenda en République Démocratique du Congo, indiquent qu’ils ont dû faire face à des difficultés dans leur processus de rapatriement notamment en ce qui est de la route empruntée qui est en mauvais état mais aussi souvent malmenés par des hommes armés. « Lorsque nous arrivons au centre de transit nous ne sommes pas pris en charge » souligne P.K. « J’ai dû dépenser 30.000 francs congolais pour le ticket de transport pour ma famille de Rusenda à Kavimvira, et nous devons payer de notre propre poche. Pour avoir cette somme, nous sommes obligés de travailler fort » martèle J. N chef de ménage. « Cette somme pour un réfugié est assez importante, j’ai été obligé de vendre mes habits pour le transport par bateau. » regrette A.M.

Ces anciens réfugiés ajoutent qu’ils encourent des risques lors du processus de retour : « un accident est vite survenu parmi ceux qui choisissent de se déplacer par bateau. La barque que nous précédions a chaviré car il y avait des vents violents. » souligne E.Y. Ils plaident pour une amélioration de leurs conditions de rapatriement.

Arrivés au bercail, la vie n’est pas rose non plus : « Nos maisons sont détruites. Certains d’entre nous trouvent leurs parcelles spoliées par des administratifs à la base » se lamente B.T une des rapatriées de Cibitoke.

A cela s’ajoute le défi de scolarisation des enfants rapatriés. « Nos enfants n’ont pas suivis régulièrement les cours. Cela est dû au retard de paiement du minerval par nos bienfaiteurs. Ce qui occasionne à maintes reprises le renvoi de nos enfants. »

Un sexagénaire s’indigne de ces dures conditions alors qu’ils ont répondu à l’appel lancer par le chef de l’état pour un retour au pays natal. Même si la situation se présente ainsi, ses rapatriés se réjouissent d’avoir retrouvé leur patrie.

La direction générale du rapatriement au sein du ministère ayant la sécurité publique dans ses attributions, signifie que ces inquiétudes soulevées par ces rapatriés, trouveront solution au cours d’une réunion tripartite entre ce ministère, le Haut-commissariat pour les réfugiés et la représentation du gouvernement de la République démocratique du Congo.

Les rapatriés sommés d’intégrer les coopératives

La direction générale du rapatriement appelle ces enfants au retour sur le banc de l’école dès le mois de septembre, d’autant plus qu’aucun directeur ne doit en aucun cas exclure ces rapatriés. « Le gouvernement burundais octroie un document aux familles sur lequel figure les noms des parents et des enfants. A la présentation de ce document, les directeurs sont dans l’obligation d’inscrire les enfants rapatriés sans autres conditions préalables », précise le directeur général du rapatriement Nestor Bimenyimana. Il appelle ces rapatriés à une réinsertion dans les communautés notamment en intégrant les coopératives afin de marquer leur part de contribution dans le développement du pays.

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