Des résidents de la capitale économique, Bujumbura, demandent que l’appel à la salubrité lancé par le numéro 1 burundais le 10 août de l’année en cours soit appliqué, même dans certains endroits actuellement engorgés par des immondices. Cette population urbaine pointe surtout certains lieux proches de la rivière Ntahangwa où des montagnes de déchets sont créées. Ils s’inquiètent des maladies liées aux mains sales et des effets néfastes sur l’environnement aquatique.
Parmi les endroits où se manifestent ces immondices, figure l’endroit communément appelé Kubinyoni, proche de la rivière Ntahangwa, tout près du lycée CEPBU Ntahangwa. Des restes de fruits, des ordures ménagères et d’autres déchets comme des sachets y sont retrouvés, une situation aggravée par des personnes qui se soulagent en plein air, sans oublier la présence des mouches.
Certains passants traversant l’axe reliant le marché de Cotebu et le quartier Jabe marchent en se bouchant le nez pour ne pas sentir l’odeur nauséabonde. Certains craignent des maladies liées aux mains sales et des effets néfastes pour l’environnement aquatique de la rivière Ntahangwa et du lac Tanganyika, où cette même rivière se jette.
“Ça peut causer des dégâts pour les êtres humains et l’environnement aquatique, car ces déchets finissent par rejoindre le lac Tanganyika. Les poissons peuvent disparaître à cause de la pollution,” s’inquiète N.B.
Les résidents ne s’accordent pas sur l’origine de ces déchets. Certains accusent les vendeurs opérant sur le marché Cotebu, tandis que d’autres parlent d’ordures ménagères en provenance des foyers du quartier Jabe.
“On voit des restes de mangues et d’ananas, cela provient du marché de Cotebu,” souligne Y.R.
De petites montagnes de déchets sont aussi créées dans le quartier Nyakabiga, à environ 100 mètres de la même rivière Ntahangwa, près de l’institut secondaire polyvalent. Des passants s’inquiètent également des conséquences sur la santé humaine et de l’impact sur l’environnement.
“Non, cela provient des habitants de ce quartier. Ce sont des ordures ménagères, y compris des Pampers déjà utilisés,” explique E.R.
Tous plaident pour la mise en application de l’appel à la salubrité en mairie de Bujumbura, lancé par le chef de l’État, même pour ces endroits proches de la rivière.
“J’ai vu à la télévision le chef de l’État donner des ordres au maire de la ville. On nous a montré comment les gens étaient en train de collecter ces immondices dans les quartiers. Nous ne comprenons pas pourquoi cela n’a pas été fait ici,” demande T.O.
Le 10 août 2024, le président Evariste Ndayishimiye, en mairie de Bujumbura, a bien précisé :
“Les Burundais sont des amateurs de congés, il n’est pas nécessaire de rester dans les bureaux. Je fais sortir tout le monde de leurs bureaux. La semaine prochaine sera dédiée à la salubrité. Je surveillerai pour que personne n’entre dans son bureau, sauf le personnel médical et juridique. Nous continuerons nos activités après avoir fait l’hygiène et l’assainissement,” a ordonné le président de la République, Evariste Ndayishimiye.
Ce n’est pas la première fois que l’appel à la salubrité est évoqué. Récemment, la Première Dame Angeline Ndayishimiye a officiellement lancé le mouvement “Zéro déchets” lors d’une cérémonie organisée en mairie de Bujumbura, le 19 mars 2024.