Plus d’une semaine après le déclenchement d’affrontements entre le groupe rebelle Wazalendo et l’armée congolaise, les mouvements de personnes et de marchandises entre le Burundi et la République démocratique du Congo (RDC) connaissent un net ralentissement. Dans la zone de Gatumba, commune Ntahangwa, province de Bujumbura, située à la frontière avec la RDC, les conséquences de ce conflit se font déjà sentir.
Au Centenaire et au marché de Gatumba, à plus de 4 kilomètres de la frontière, conducteurs de moto-taxis, mini-bus et taxis-brousses restent à l’arrêt, incapables de transporter leurs clients. Des bus venant de Bujumbura, qui s’acheminaient habituellement vers la RDC, sont également à l’arrêt. « Cela fait déjà une semaine que nous restons assis ici à attendre des clients, mais rien ne bouge », confie l’un des chauffeurs.
Le commerce transfrontalier est également touché. Les Congolais qui entraient habituellement au Burundi pour commercer se font rares, sauf ceux qui fuient les violences. Un commerçant rapporte qu’il ne vend plus qu’un seul sac de 100 kg de haricots, contre deux sacs auparavant. « La situation a radicalement changé. Mes clients venus de la RDC se font maintenant rares, seuls quelques-uns ont réussi à fuir », déplore-t-il.
Cette baisse des échanges coïncide avec la nomination du général Olivier Gasita, d’origine murenge, à la tête des enquêtes dans la région d’Uvira. Cette décision a provoqué des tensions : certains citoyens et le groupe Wazalendo l’accusent de collaborer avec le M23. Le gouvernement congolais et l’armée rejettent ces accusations et accusent plutôt Wazalendo de suspecter injustement les soldats congolais d’origine murenge, sans preuves.
La situation à Uvira reste donc fragile, et les combats se poursuivent, laissant craindre une prolongation de cette crise humanitaire et économique pour les habitants des zones frontalières.