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Allocation de frais d’indemnités à Rusaka : erreurs ou injustice ?

Les habitants de la cellule Rusaka, située dans le quartier Ruziba de la commune Muha dans la ville de Bujumbura, se lamentent de n’avoir toujours pas reçu d’indemnités suite à la destruction de leurs champs et maisons lors de l’implantation en cours des pylônes de la REGIDESO. Ces citadins réclament la réparation de leurs droits légitimes. La direction générale de la Régie de production et distribution d’eau et d’électricité appelle ceux qui se sentent lésés à s’adresser à cette institution publique.

Ces résidents de Rusaka déplorent que, lors des travaux en cours pour implanter les pylônes de la REGIDESO, il leur a été exigé de quitter leurs domiciles. Pour certains, leurs maisons et leurs champs ont été détruits, du moins pour ceux qui se trouvent sur le tracé des lignes électriques à haute tension. « Certains d’entre nous étaient en train de construire nos maisons, on nous a dit d’arrêter nos activités, même ceux qui étaient sur le point de mettre la toiture, alors que nos familles étaient censées y résider. Des champs cultivés ont été détruits sans que nous recevions d’indemnités. Actuellement, nous errons sans but, alors que nous avions des habitations », regrette Félix Habonimana.

Des destructions sans indemnités

Certains précisent qu’ils n’ont pas encore reçu d’indemnités, tandis que d’autres n’ont reçu qu’une partie du montant auquel ils avaient droit. « Certains habitants ont reçu des indemnités, d’autres non. Au début, on nous disait que ceux qui se trouvaient sur le tracé de la ligne électrique recevraient des indemnités. Ailleurs à Kabezi, Ruyaga et ailleurs, ils ont été indemnisés, mais pas nous », renchérit Jeanne Nibizi. Certains se sont vu offrir des montants dérisoires. « On nous a dit que nous recevrions des indemnités de délocalisation. Certains ont reçu un million, d’autres six cent mille ou cinq cent mille francs burundais. Comment pouvons-nous acheter une parcelle et construire une maison avec de telles sommes ? Nous avions des champs de haricots, de colocase et de manioc, et on nous a donné trente, cinquante ou quatre-vingt-dix mille francs. Ici à Rusaka, nous subissons une injustice », se plaint Onesphore Ndayisenga.

Ces citadins demandent à recevoir leurs indemnités. « Je demande que nos droits soient rétablis et que le montant des indemnités soit revu à la hausse », plaide Aline Kaneza.

Des autorités administratives confirment ces informations. Le chef de cellule ajoute que les activités de construction d’autres maisons ont été interrompues. « Oui, la situation est telle que décrite. Ceux qui se trouvent sur le tracé des lignes électriques doivent voir leurs maisons démolies. Ces maisons ont été partiellement reconstruites, mais les activités ont été arrêtées. On leur a demandé de trouver des logements temporaires afin que les travaux d’électrification puissent se poursuivre. Les reconstructions reprendront par la suite », reconnaît Claude Bigirimana.

La REGIDESO tranquillise

La direction générale de la REGIDESO affirme être au courant des lamentations de ceux qui disent n’avoir pas encore reçu leurs indemnités. « Nous octroyons les indemnités conformément à la loi en vigueur. Celle-ci précise clairement les normes à suivre pour obtenir des indemnités, selon que la parcelle se trouve en milieu rural ou urbain. Ce ne sont pas la REGIDESO qui accorde ces indemnités, mais plutôt l’État », martèle Jean Albert MANIGOMBA, directeur général de l’institution. Il invite ceux qui se sentent lésés à s’adresser à l’institution, ou à défaut, au ministère de tutelle. « Il est possible qu’il y ait eu des erreurs lors de la détermination du montant des indemnités. Les personnes lésées peuvent saisir la REGIDESO. S’ils ne sont pas satisfaits, ils peuvent escalader au niveau supérieur et s’adresser au ministère », ajoute-t-il.

Dans le cadre du projet d’électrification par l’aménagement des barrages hydroélectriques Jiji-Murembwe, des frais d’indemnités à hauteur de douze millions par are ont été prévus pour la population résidant dans la ville de Bujumbura et se trouvant sur le tracé des lignes électriques à haute tension, selon des documents consultés par les habitants de Rusaka lors du recensement des personnes devant être délocalisées. Ce projet d’électrification doit fournir 49,5 MW (mégawatt) au réseau électrique national.

Par Clairia Kankundiye

 

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