Après bientôt trois ans de mise en application de la politique portant stabulation permanente, des agri-éleveurs de la commune de Mwumba, en province Ngozi, dressent un bilan négatif. Ils parlent le manque de pâturages et la cherté du lait, ainsi que la diminution des troupeaux chez certains éleveurs dans cette commune située dans le nord du pays. Néanmoins, le ministère chargé de l’élevage évalue positivement les résultats de cette politique, bien que des défis demeurent encore à relever.
Ces éleveurs indiquent que depuis la mise en application de la mesure portant stabulation permanente, l’adaptation n’a pas été facile pour eux, en raison du manque croissant de fourrage pour leurs bêtes. « Les fourrages ne sont pas attaqués par les insectes ou des maladies, mais le problème réside dans le fait que les personnes n’ont pas de propriétés foncières vastes ; nous n’avons pas où les planter », se lamentent -ils. Ces résidents de Mwumba ajoutent également que la production de lait est en baisse, une réalité contraire à ce qui leur avait été annoncé au début de la mise en œuvre de la mesure. « Nous les recevons, mais ils sont un peu chers. Un litre, qui s’achetait à 700 francs auparavant, s’achète maintenant à 1 500 francs burundais. Les éleveurs doivent avoir un bénéfice, c’est pourquoi nous observons la montée du prix du lait sur le marché », précisent-ils. Du moment que la mesure reste inchangée, certains éleveurs plaident pour la mise en place de mesures d’accompagnement.
Invité à la Chambre haute du Parlement le 29 octobre de l’année en cours, le ministre en charge de l’élevage, Prosper Dodiko, a souligné que la mesure avait été prise dans l’intérêt général du pays. « Cette ordonnance comprend presque 6 ou 7 articles qui précisent ce que l’État devrait faire pour le bien-être de la population. Il s’agit de la distribution du bétail, de la multiplication des semences et des fourrages. Avec tout cela, nous avons un tableau qui présente les projets exécutés, mais tous ces projets ne sont pas terminés ; certains sont encore en cours », a martelé le ministre Dodiko.
À Mwumba, en moins d’une année, le prix du litre de lait est passé de 2 000 à 3 000 francs burundais. Quant au fourrage, qui était autrefois récolté dans leurs champs, le sac de fourrage oscille désormais entre cinq et dix mille francs burundais.