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Burundi : quand l’absence d’acte de naissance compromet l’avenir des enfants Batwa

Au Burundi, de nombreuses familles Batwa peinent à faire inscrire leurs enfants nés de père inconnu à l’état civil, malgré un appel officiel du ministère de l’Intérieur. Cette situation crée de lourdes difficultés, notamment en matière d’accès aux soins et à l’éducation, et suscite l’inquiétude des mères autochtones quant à l’avenir de leurs enfants. Face à ce constat, elles réclament des mesures concrètes pour que les droits de leurs enfants soient enfin respectés.

Ces ménages Batwa affirment ne pas avoir répondu à l’appel lancé par le ministre en charge de l’Intérieur, le 6 juin 2023, visant à inscrire à l’état civil les enfants de père inconnu.
« On ne l’a pas mis en application. Ce ne sont que des théories. Nous plaidons pour le respect de cette mesure. C’est de la violence. Quel sera l’avenir de nos enfants ? » reconnaît Emelyne Kwizera.

Ces femmes autochtones indiquent que cela est à l’origine de problèmes, car leurs enfants n’ont pas accès à certaines choses auxquelles ils ont pourtant droit.
« Si on en dispose, on reçoit au moins du paracétamol, ce qui permettrait de maîtriser la fièvre, même si ce n’est pas suffisant. Sinon, plus la fièvre monte, plus l’enfant s’affaiblit. Ce document est aussi exigé pour l’inscription de l’enfant à l’école. Alors, comment scolariser nos enfants ? » souligne Marie Mutesi.

Ces ménages plaident pour la prise de mesures contraignantes à l’encontre des hommes qui réfutent la paternité de leurs enfants, afin que cessent de telles actions.
« Je prie le bon Dieu pour que mon enfant ne tombe pas malade. Je n’ai pas d’extrait de naissance », demande Mélanie Nibaruta.

Le ministre en charge de l’Intérieur, lors d’une réunion tenue en 2023 avec les gouverneurs de provinces dans la ville de Ngozi, avait demandé aux autorités administratives de base ainsi qu’aux bureaux de l’état civil de faire pression sur les parents d’enfants non-inscrits afin qu’ils révèlent l’identité des géniteurs.

Des données du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) montrent que le Burundi figure parmi les pays africains comptant le plus grand nombre d’enfants non-inscrits à l’état civil, soit 84 % des enfants de moins de cinq ans, ainsi que 73 % des enfants de moins d’un an non inscrit dès leur naissance.

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