À Gitega, capitale politique du Burundi, de nombreuses infrastructures datant de la période coloniale sont encore en service. Hôpitaux, écoles et routes souffrent d’un manque de réhabilitation, alors même que les besoins de la population ne cessent d’évoluer. Face à l’usure du temps et à l’inadéquation des équipements, la modernisation s’impose comme une urgence pour garantir un développement durable et affirmer la souveraineté nationale.
Près d’un siècle après leur construction, plusieurs infrastructures héritées de la période coloniale restent encore en usage à Gitega, capitale politique du Burundi. Leur vétusté soulève de nombreuses inquiétudes dans des secteurs aussi essentiels que la santé, l’éducation et la voirie, mettant en évidence la nécessité d’une intervention rapide et structurée pour répondre aux besoins actuels de la population.
Dans le domaine de la santé, l’hôpital régional de Gitega illustre bien la persistance des infrastructures coloniales. Érigé en 1922 sous la domination belge, cet établissement continue de fonctionner avec certains bâtiments datant de cette époque, notamment le service de maternité. Cela survient alors même que le nombre d’accouchements ne cesse de croître. Selon certaines sources, le manque de médecins spécialistes y est criant, contraignant de nombreux patients à se rendre dans la capitale économique ou dans d’autres régions pour recevoir des soins spécialisés.
Le secteur de l’éducation n’est pas en reste. De nombreuses écoles fondamentales et post-fondamentales construites pendant la colonisation restent visibles à Gitega. Certaines n’ont jamais été réhabilitées : murs fissurés, vitres cassées, toitures délabrées, portes et fenêtres instables… autant de signes d’un état de délabrement préoccupant. D’autres établissements souffrent d’un manque criant d’équipements : les bancs pupitres cassés n’ont jamais été remplacés, rendant l’apprentissage difficile.
Un exemple particulièrement alarmant est celui de l’école fondamentale Christ Roi de Mushasha. Le 20 septembre 2024, neuf salles de classe ont perdu leur toiture à la suite d’un violent vent. Plus d’un an plus tard, aucune réhabilitation n’a encore été effectuée, et l’école reste menacée d’effondrement.
La voirie urbaine de Gitega, elle aussi, conserve les traces de la colonisation. Plusieurs routes actuellement utilisées auraient été tracées et aménagées par les Allemands. Si certaines ont été asphaltées, la majorité n’est plus adaptée au trafic actuel ni à l’augmentation du nombre d’usagers, notamment les piétons. Ce retard en matière d’infrastructures urbaines freine considérablement la mobilité et le développement de la ville.
Face à ces constats, de plus en plus de voix s’élèvent pour appeler les autorités compétentes à agir. Des efforts concertés sont nécessaires dans tous les secteurs de la vie nationale pour moderniser les infrastructures et garantir un développement durable au service de tous. Réhabiliter ces édifices historiques tout en les adaptant aux besoins actuels constitue un enjeu majeur pour affirmer la souveraineté nationale et améliorer le quotidien des citoyens.